Alors que l’Union européenne avait programmé un fonds d’appui militaire de 10 millions d’euros pour les Forces armées tchadiennes, celui-ci a été suspendu en raison de tensions entre N’Djamena et Berlin.

Est-ce le premier signe d’un coup de froid qui pourrait s’installer entre N’Djamena et Bruxelles ? Mi-avril, le Comité politique et de sécurité (COPS), de l’Union européenne (UE) a décidé de suspendre un plan d’aide militaire de Bruxelles en faveur des Forces armées tchadiennes (FAT). Celui-ci s’élevait à près de 10 millions d’euros et devait être décaissé via la Facilité européenne de paix (FEP), un mécanisme financier de l’UE déjà largement mis à contribution pour financer l’effort de guerre ukrainien face à l’invasion russe.

L’enveloppe devait notamment permettre l’achat d’équipements militaires pour l’armée tchadienne. Hasard ou non, cette suspension intervient dans un climat tendu entre les autorités de transition dirigées par Mahamat Idriss Déby et Berlin. Le 8 avril, l’ambassadeur d’Allemagne à N’Djamena Jan-Christian Gordon Kricke a quitté le Tchad après s’être vu signifier son expulsion deux jours plus tôt par les autorités militaires.

« Geste hostile »

Elles lui avaient donné 48 heures pour quitter le pays, motivant leur décision par une « attitude discourtoise » et un « non-respect des usages diplomatiques », selon les mots du porte-parole du gouvernement, Aziz Mahamat Saleh. Une décision qui a passablement irrité la diplomatie allemande. En retour, le ministère des affaires étrangères allemand a convoqué le 11 avril l’ambassadrice tchadienne à Berlin, Mariam Ali Moussa, avant de l’expulser du pays.

Quelques jours après le renvoi de l’ambassadeur allemand du pays, une porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait dénoncé un « geste particulièrement hostile » de la part du Tchad.

Africa Intelligence

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