Depuis  le transfert du maire de  N’Djamena au poste de conseiller à la primature, la vile capitale bruisse de rumeurs de la venue probable à sa tête de Itir Déby Itno, la sœur du président. Considérée comme tri-analphabète (puisqu’il parait qu’elle ne parle ni l’arabe, ni le français encore moins l’arabe local), la dame a déjà eu à occuper pendant quelques semaines le plus haut strapontin de la mairie de N’Djamena.  


Vivement que la dame devienne maire de la capitale. Ce n’est pas la première analphabète qui va occuper un poste de responsabilité au Tchad. Ils sont nombreux dans l’administration publique. Actuellement, les intellectuels ne donnent pas l’exemple. Malgré l’abime dans laquelle se trouve le pays, aucun n’a levé le petit doigt pour dénoncer cette situation ne serait ce que par une tribune. Les intellectuels ont été toujours aux manettes mais aujourd’hui, rien de concret. Le Tchad est un pays qui vit dans une stabilité chimérique.


Aujourd’hui, malgré les apparences d’un pays qui a gagné une place dans le concert des nations ou qui est parvenu à un certain niveau de reconnaissance sur le plan international grâce à ses capacités guerrières, le Tchad a atteint le fond de la médiocrité. De la place qu’on occupe, on ne peut pas aller plus bas.


Est-ce que deux ou trois immeubles flamboyants à N’Djamena suffisent pour rendre la capitale tchadienne la vitrine de l’Afrique ? Des établissements scolaires et des sites universitaires construits ça et là sont-ils les signes d’une école performante ? Deux ou trois routes bitumées qui serpentent à travers le territoire national, un aéroport en plein désert et des services financiers publics servant à enrichir des individus nous octroient le tire de pays émergent ?


Tous les actes de ce régime montrent qu’on évolue en rebrousse poil de ce qui doit être fait, qu’on se dirige dans la mauvaise direction. Donnons le pouvoir aux analphabètes ou illettrés bien qu’ils soient actuellement nombreux à avoir infesté l’administration publique. Continuons à innover dans le monde. Si ailleurs les autres vont de l’avant, prenons le plaisir ou le risque, d’aller à l’envers et assumons le collectivement.


Le problème est que les intellos sont tous mouillés dans la gestion calamiteuse du pays par Déby. Personne n’ose lever le petit doigt parce qu’ils sont impliqués dans la mise en place de ce système prédateur.


Si les intellos se réunissaient et ne serait ce que publierait une tribune commune dans un journal pour dénoncer ou tout simplement dire que le pays ne va pas dans la bonne direction, cela les grandirait. Réagir par ce canal prouve qu’on ne vise pas le pouvoir mais qu’on cherche simplement à changer le cours des choses. Les intellos sont supposés être les guides de la population, de la masse comme on le dit. Mais apparemment, ici ils ont choisi la solution la plus facile : s’asseoir et « manger » c’est-à-dire se mettre au service des analphabètes qui sont aux commandes et profiter des subsides.


Sinon comment comprendre que depuis 23 ans de règne, aucun groupe d’intellos n’a daigné à mettre le holà. Même au niveau des Zaghawa qui dirigent ce pays, il y a des nombreux intellos. Ceux-là, malgré la solidarité ethnique, doivent se poser la question de savoir où va se pays. Ils doivent se demander quel pays vont-ils léguer à leurs enfants ? Croient-ils que c’est la meilleure façon de rendre service à leurs progénitures même s’ils ne se soucient pas des autres Tchadiens ?


C’est pourquoi, donnons le pays aux analphabètes et illettrés puisque les intellos ont failli à leur mission. Ils ont démissionné parce que la nation a dépensé des sommes colossales pour leur formation.


Vivement le règne des analphabètes et autres illettrés. Responsabilisons les analphabètes, ce sera notre marque de fabrique en plus de faire la guerre. Et comme sanction aux intellos, ils serviront d’interprètes aux analphabètes.

Al-Hadj Aboudiguine

Abou.diguine@gmail.com

 

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