Nous venons d’apprendre avec stupéfaction à travers la 3ème Assemblée Générale de la Plateforme Syndicale Revendicative tenue ce matin à la Bourse de Travail que c’est désormais le Cabinet Civil de la Présidence de la République qui mène les négociations avec les Centrales Syndicales. Pour le peuple et la jeunesse, cela prouve une fois de plus que ce Gouvernement vient de perdre non seulement sa légitimité mais en plus il devra démissionner. Il a clairement échoué sur tous les plans en montrant aussi ses limites notamment face à la crise. En cherchant à faire une économie de 30 milliards sur le dos des fonctionnaires, il vient d’en perdre plusieurs milliards en six semaines de dysfonctionnement. Par entêtement inutile et coûteux, personne n’en ressort gagnant et c’est d’ailleurs l’image du Président de la République et celui du MPS qu’il prétend défendre qui se trouve écorner. D’où cette orientation brusque des négociations! Nous nous posons tout de même de questions légitimes sur la posture de la Présidence vis à vis des syndicalistes: pourquoi c’est maintenant d’abord et après la course des dromadaires à Amdjarass que la Présidence s’intéresse coûte que coûte à trouver une solution aux revendications légitimes des travailleuses et travailleurs de l’État? Par ce piège, cherche-t-il clopin clopant à sauver l’année scolaire pour ensuite abandonner les enseignant(e)s une fois qu’un accord est trouvé?

Nous sommes aussi informés que certains Gouverneurs auraient reçu instruction de la part du Gouvernement qui les intimait à exprimer leurs besoins en enseignants. Est-ce que c’est pour remplacer les enseignants grévistes et éviter une année blanche? Pourquoi cette tentative du Gouvernement à diviser la Plateforme par un accord fantôme avec le Synecs signé hier sans même l’aval du Président ou du Secrétaire Général de ladite centrale? Par ces séries de questions, le MNCT alerte les travailleuses et travailleurs de rester vigilants avec cette nouvelle équipe de négociation et dialogue afin de ne pas tomber dans un marché de dupes et se faire flouer. Les syndicalistes doivent défendre objectivement et valablement les intérêts de leurs membres et non pas à prêter le flanc au risque de corruption que l’adversaire d’en face serait en passe d’orchestrer. N’oublions pas que le rappel de paiement des enseignants et médecins qui ont vu leur salaire de février gelé devra être rétabli avant même que les négociations ne commencent! Dans ce pays où règne l’arbitraire avec une machine grippée parce que incapable de trouver de solution au moindre problème, on se demande jusqu’où irons-nous s’il faut toujours que le Président de la République ait le dernier mot pour trouver une solution. Aujourd’hui, aucune institution de notre pays n’est libre et indépendante pour prendre de manière autonome des décisions et apporter des solutions sans l’implication personnelle du Chef de l’Etat. Avec une telle fragilité de l’appareil de l’État, à quoi sert le Gouvernement donc d’un pays puisque son rôle est réduit à celui d’un figurant?

Avec cette allure, nous ne serons point surpris d’entendre demain l’implication personnelle du Président de la République pour résoudre par exemple : un problème de divorce, un enfant qui a du mal à aller à l’école, un policier véreux, un malade coincé par des soucis de se soigner, etc.

Mahamat Lazina

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