24 juillet 2013 TCHAD: Appel à une nouvelle dynamique par un tchadien de la diaspora en Europe.
Une petite expérience que j’aimerais partager avec vous. J’ai vécu et parcouru un peu partout l’Asie. J’en ai tiré une leçon: les asiatiques (chinois, malaysiens, indonésiens, japonais, coréens, etc..) en général n’aiment pas que les étrangers se mêlent dans leurs affaires internes soit sociales soit politiques.
En tant que étudiants étrangers, on a pas compris ce refus catégoriques de nous laisser participer dans leurs débats ou activités politiques surtout internes. On a très vite compris de fermer la bouche quand il s’agit d’un sujet ou contentieux national, le courroux viscéral. Ils préfèrent donc régler leurs problèmes en famille, c’est à dire entre eux-mêmes sans vraiment inviter les étrangers.
C’est très rare qu’ils invitent les étrangers pour prendre part dans leurs problèmes. On peut trouver cet esprit au Tchad aussi mais malheureusement au niveau du clan où les membres gardent jalousement les secrets de leur clan et refusent de les partager avec un tchadien d’un autre clan. On trouve par exemple au Tchad que les gens tournent vite en langue maternelle quand il s’agit d’un secret qui touche à la dignité du clan.
Je me demande donc pourquoi l’on ne vulgarise pas cet esprit au niveau national comme les font les asiatiques pour cultiver une notion d’identité commune. On se contente toujours à dire que nous sommes libres, indépendant, noirs (fiers), intègres, etc. Mais nos comportements disent complètement une autre chose. À chaque fois il y a un problème au niveau national (le Tchad) ou généralement en Afrique on fait toujours inviter les étrangers (le Soudan, la Libye, la France) pour y intervenir et se mêler dans nos affaires internes. Je vais citer quelques exemples: concernant l’histoire de la guerre au Tchad, les rebelles tchadiens cherchent souvent le support chez les soudanais, les libyens ou les français. Du coup, ils deviennent comme des marionnettes à la solde des étrangers malgré leurs déclarations qu’ils sont indépendant et luttent pour le salut du Tchad.
Je cite aussi le cas de nos opposants à l’étranger et notamment en France. Ils ne cessent de nous bombarder avec les slogans anti-français, anti françafrique, anti-néocolonialisme mais leur comportement au terrain nous donne l’impression qu’ils sont en contradiction totale et dans un état de servitude volontaire. Pourquoi? Parce que, moi personnellement, je n’arrive pas jusqu’à présent à comprendre comment une organisation comme Survie ou les partis politiques français comme le Vert, socialiste et communiste de la gauche française peuvent nous obtenir notre émancipation et comprendre plus que nous nos réalités. Je crois qu’il est temps que nous élaborions nos propres stratégies de lutte, modes de combat et un langage propre à nous-mêmes qui reflète nos aspirations et visions de choses. Nous devrions aux langages politiques (souvent contradictoires) qui n’inspirent que l’auto-victimisation, la servitude volontaire et invite consciemment ou inconsciemment le paternalisme occidental. C’est une attitude qui amène les blancs à se conduire comme des pères envers leurs enfants (nous les africains noirs immatures et sans histoires selon certains) pour exerce ou tenter d’exercer une autorité. Cette attitude peut être volontaire, comme involontaire et inconsciente.
Et finalement pour conclure:
• Vu que le Tchad vit une impasse politique, sociale et économique.
• Vu que l’opposition politique est très affaiblie par le régime pour amener les tchadiens au salut.
• Vu que les politico-militaires sont désunis et claniques pour constituer un vrai front national contre la
dictature au Tchad.
J’appelle tous les tchadiens et particulièrement la jeunesse consciente qui fait presque la majorité de la population au Tchad à créer des GROUPES DE PRESSION/INFLUENCE clandestins au Tchad pour exposer et dénoncer les dérives du pouvoir, et notamment les tchadiens de l’étranger qui vivent dans les centres décisionnels mondiaux de créer des LOBBYS á savoir New York, Genève, Paris, Bruxelles, Washington DC et Strasbourg pour s’adresser directement aux hommes politiques et décideurs aux circonstances internationales.
Moustapha Babikir Malharoumi – Norvège, Oslo
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