Le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby, pourrait se rendre prochainement en Arabie saoudite. Un déplacement sur lequel planche depuis plusieurs semaines l’équipe diplomatique du prince héritier Mohammed bin Salman.

Le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby. © Ludovic MARIN / AFPAncien secrétaire d’Etat saoudien chargé des affaires africaines et actuel conseiller principal du roi Salman bin Abdulaziz al-Saoud, l’ambassadeur Ahmed Kattan phosphore depuis plusieurs semaines sur le programme d’une visite officielle du président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby, dit « Kaka », dans les prochaines semaines. Ce dernier a déjà séjourné plusieurs jours en Arabie saoudite au mois d’avril dans le cadre de son pèlerinage. Il en avait profité pour rencontrer Mohammed bin Salman, le 27 avril.

L’influence des pays du Golfe dans la transition.

Le Tchad a multiplié les contacts avec les pays du Golfe depuis le décès d’Idriss Déby en avril 2021. Le prédialogue avec les politico-militaires se déroule depuis le 13 mars à Doha au Qatar et l’émirat devrait financer une grande partie du DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion, AI du 05/07/22).

Quant aux Emirats arabes unis, où « Kaka » s’est rendu du 26 au 28 juin, le ministre d’Etat tchadien Abakar Manany y est particulièrement influent sur la gestion de la relation bilatérale. Le demi-frère de « Kaka », Zakaria Déby, est par ailleurs depuis 2018 le premier ambassadeur du Tchad à Abou Dhabi.

Financement de l’alliance sahélienne

Le ministre d’Etat émirati aux affaires africaines, Shakhboot bin Nahyan al-Nahyan (AI du 05/04/22), avait choisi le Tchad comme premier déplacement en Afrique en février 2021 lors d’un sommet du G5 Sahel. L’officiel émirati et ancien ambassadeur en Arabie saoudite avait alors à nouveau promis à Idriss Déby de décaisser la suite de son enveloppe de 30 millions d’euros promise au G5 Sahel. L’émirat n’a à ce jour versé que 10 millions d’euros.

De son côté, et malgré plusieurs promesses en ce sens, l’Arabie saoudite n’a finalement jamais déboursé les 100 millions d’euros en faveur de l’alliance sahélienne qu’elle s’était pourtant engagée à financer. Un sujet qui pourrait figurer en filigrane de la visite de « Kaka » à Riyad : le Tchad tient toujours depuis février 2021 la présidence du G5 Sahel, et Mahamat Idriss Déby multiplie les tentatives pour tenter de remobiliser l’alliance fragilisée par le départ du Mali et les questionnements de la Mauritanie et du Burkina Faso quant à leur avenir au sein de l’alliance. Mi-juillet, le président nigérien Mohamed Bazoum s’est rendu à N’Djamena pour évoquer le sujet.

Africa Intelligence.

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