Après qu’un soldat (l’Adjudant-Chef Mbaye du secteur nº 2 d’éléments tchadiens basés à Gajira) s’est donné la mort, les militaires du secteur 2 basés au Nigéria (1200 hommes) ont décidé de faire demi-tour ce matin et revenir vers le Tchad. Sur des vidéos et images publiées, ces militaires évoquent la situation difficile dans laquelle ils ont survécu, et qu’ils sont au courant que le Nigéria a versé la somme d’argent (50 000 FCFA par jour et par militaire) qu’ils leur aient dédiée et que jamais un militaire sur place n’a perçu un centime.

Cette réaction exprime exactement le malaise qui existe au sein de l’armée tchadienne et que certains responsables détournent les sommes d’argent alloué aux militaires. Dans le groupe Béri social média, certains militaires expriment leur ras-le-bol à travers les réseaux sociaux et disent de manière virulente leurs mécontentements. Ces militaires affirment qu’il n’y a que sur leurs salaires de base versés par le Tchad que leurs proches envoient par Western-Union afin qu’ils puissent s’acheter du savon ou acheter à leurs besoins premiers.

Les mêmes militaires affirment qu’ils sont décidés à rentrer au Tchad, et qu’ils verront l’adversité qui se dressera devant eux. Clairement ils affirment sur les réseaux sociaux que le Nigéria verse plus de 800 millions de FCFA par mois et qu’ils ne voient pas la couleur de cet argent. Par conséquent ils ne resteront pas pour mourir sur place face à Boko Haram.

Si toutes ces informations se confirment, ce cas met à nu l’injustice et l’anarchie au sein de l’armée, et le régime Déby risquerait de se trouver devant pas mal de bévues à l’avenir. Il se murmure grandement que pour la mission au Burkina Faso, certains militaires n’iraient pas au charbon gratuitement.

Toutefois, ceux qui traitent de milice l’armée du régime n’ont pas tort. À voir et entendre beaucoup de rumeurs qui émanent au sein de l’armée, les citoyens tchadiens commencent par se faire un avis presque tranché sur tout ce qui touche l’armée de Déby.

Une armée doit être le socle de la République. Elle est une institution qui garantit la liberté et la démocratie. Mais si elle est l’émanation d’un homme, et au service de celui-ci, elle ne pourra que devenir l’image clochardisée.

Rien ne marche avec le régime MPS. À tous les niveaux, l’État dégringole par la faute des hommes et femmes dont l’incompétence est plus que criante. Si la gestion du pays dépasse la capacité de certains, qu’ils cèdent la place aux plus méritants. Le Tchad doit être géré autrement.

Tchadanthropus-tribune

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