Tout porte à croire que la période que traverse cette compagnie d’assurance n’augure pas un lendemain meilleur. Gestion opaque, irrégularités dans les procédures… Que présage l’avenir ? en tout cas, les dés sont pipés. 

Acculée par les institutions internationales chargées de régulation du marché d’assurance, notamment la Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), la 2e société d’assurance au Tchad, SAAR Assurances (société africaine d’assurances et de réassurances) risque de déposer les clés sous le paillasson. Autrement dit, fermer ses portes.

Née des cendres de la SAFAR, la filiale Saar Tchad fait partie du groupe Saar Cameroun (créée dans les années 90). C’est en 2002, au terme de l’arrêté N°033/MF/DCEM/SSE/02 du ministère des Finances que la branche tchadienne a vu le jour.

Douze ans après sa création, la compagnie et son Directeur Général de l’époque Évariste Fosso Diffo ne sont plus en odeur de sainteté au sein de la CIMA. Deux sanctions disciplinaires ont été dressées à son encontre en 2018. Parmi les griefs retenus à son égard, le paiement de frais d’assistance à une entité sans substance ; le paiement des commissions non justifiées à des bénéficiaires non identifiés ; les dépenses sans lien direct avec l’objet social mettant en péril la solvabilité de la société ; la non-tenue des registres conformément aux dispositions légales ainsi que le non-respect ; l’absence de diligence dans le règlement des sinistres…

Depuis lors, le bateau « assureur » à commencer à chavirer pour atteindre le point d’orgue après que la décision d’augmentation de capital minimum de 1 à 3 milliards de Franc CFA du secteur de l’assurance en Zone de la Conférence Interafricaine du Marché de l’Assurance (CIMA) ait été prise par « le gendarme dudit secteur.

Notons par ailleurs que le CIMA regroupe en son sein 14 pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre a ». La majorité des 185 compagnies de la zone ont déjà validé leurs dossiers avant la date initiale fixée au 29 mai 2019. Quelque 40% devront le faire avant le 30 septembre, dernier délai fixé par le régulateur, à savoir la Commission régionale de contrôle des assurances (CRCA) basée à Libreville, Gabon. Selon nos informations, nombre de compagnies d’assurance constituées d’un réseau de plusieurs filiales peinent à satisfaire aux nouveaux critères. C’est le cas de la Société Africaine d’Assurances et de Réassurances (SAAR) du camerounais Paul Fokam, dont les filiales en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Tchad seraient en retard. Le capital de la Saar Assurances Tchad est de nos jours à 1,5 milliards. En substance, elle serait non conforme.

En mars dernier le couperet est tombé : la société est mise sous une administration provisoire.

C’est dorénavant une nouvelle équipe qui est chargée de conduire la destinée de la société. « Tous les organes dirigeants sont suspendus » indique la décision de la CIMA avant de poursuivre qu’il s’agit du « Conseil d’Administration et les directeurs généraux » précise le même document. Dans son article 3, l’administrateur provisoire aura pour mission principale de « conduire, en collaboration avec les dirigeants suspendus, les diligences nécessaires pour rendre conforme le capital social aux dispositions règlementaires ».

En conclusion, «la direction nationale des assurances du Tchad est chargée d’installer l’administrateur », poursuit ladite décision. Et son mandat court jusqu’à la prochaine session de la commission prévue avril-mai 2020. En somme, n’eut-été la crise pandémique du nouveau coronavirus, la sentence aurait été tombée.

Et si le départ devient effectif, que deviennent ses clients ? Waid and see !

N’Djamena

Correspondance particulière

Tchadanthropus-tribune

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  • Macha’Allah la ce bien

    Commentaire par Mahamat Oudah Adam le 7 mai 2020 à 21 h 08 min
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