Le marché du ministère des armées portant sur l’affrètement des troupes françaises en Afrique de l’Ouest, à peine classé sans suite, a été immédiatement relancé. La concurrence reste ouverte jusqu’à mi-janvier face à la forteresse Bolloré.

Après avoir classé le premier appel d’offres « sans suite » (Africa Intelligence du 15/12/20), la plateforme affrètement et transport (PFAT) du ministère des armées a relancé dans la foulée, le 11 décembre, un second marché public visant à assurer l’affrètement des troupes françaises en Afrique de l’Ouest. Celui-ci, évalué à 140 millions d’euros, porte sur l’appui logistique des opérations Barkhane et Sabre au Sahel, ainsi que des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI).

Alors que l’émirati Ecolog avait échoué à soumettre son offre sous la forme d’un groupement (Africa Intelligence du 26/10/20), des propositions concurrentes ont pourtant été formulées pour débarquer Bolloré, l’actuel adjudicataire du contrat. Celles-ci n’ont cependant pas été prises en compte dans le cadre du premier appel d’offres.

Transport terrestre, transport aérien

Le second marché, ouvert jusqu’au 12 janvier, reprend quasiment la même terminologie. Il demeure néanmoins équivoque sur la question du type de transport concerné. Comme sa première mouture, cet appel d’offres est officiellement cantonné au transport « par voie de surface » – autrement dit terrestre – mais n’impose « ni cinématique, ni moyen de transport particulier ». Une ambiguïté qui a conduit certains concurrents à évoquer la possibilité d’un contrat de transport aérien « déguisé ».

Or, des accords annexes portant sur l’affrètement aérien sont déjà en place depuis 2014. Ils ont mobilisé dans le cadre de Barkhane et de Sabre les opérateurs privés Dynami aviationDaherSNC Lavalin Logistique ainsi qu’Air Attack Technologies, lesquels sous-traitent largement. Par ailleurs, Avico a remporté en début d’année un contrat de ce type en vue de remplacer le marché de transport stratégique retiré à International Chartering Systems (ICS) en 2015. Cependant, le contrat d’Avico ne serait toujours pas opérationnel.

Un dossier stratégique pour le cabinet de Florence Parly

Hervé Grandjean, actuel conseiller pour les affaires industrielles de la ministre des armées Florence Parly, suit attentivement l’évolution du dossier. Il s’agit d’un des derniers projets du polytechnicien et ingénieur en chef de l’armement. Nommé porte-parole du ministère à compter du 1er janvier prochain, il sera remplacé aux affaires industrielles par Simon Desindes, passé notamment par la Direction générale de l’armement (DGA).

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent

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