L’Etat du Cameroun et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) n’accordent pas leurs violons au sujet de la nomination du directeur national de la BEAC pour le Cameroun. Source de la discorde, la décision prise de manière « unilatérale » par le gouverneur de la Banque centrale procédant à la désignation d’un intérimaire.

« J’ai pris connaissance de votre décision N° 002/GR/2022 datée du 06 janvier 2022 portant intérim du directeur national de la BEAC pour le Cameroun. Sans interférer, ni ignorer vos prorogatives et en toute conformité avec les directives reçues des hautes autorités camerounaises, nous avions souhaité une prorogation additionnelle d’un an des activités de monsieur Blaise Eugène Nsom », a indiqué le ministre des Finances Louis Paul Motazé dans une correspondance adressée le 11 janvier 2022 au gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli (photo).

Tout en souhaitant de trouver « une solution partagée » pour le bien de la BEAC, du Cameroun et de la sous-région, le ministre des Finances n’en regrette pas moins que cette « décision ait été finalisée et diffusée sans concertations préalables comme cela est d’usage pour les fonctions de ce rang ».
 
Après avoir rappelé que le directeur national est le représentant du gouverneur de la BEAC, mais également « un interlocuteur privilégié » des autorités politiques, économiques, monétaires et financières du Cameroun, le ministre insiste que « ce désaccord rendu public pourrait susciter l’étonnement de l’opinion nationale, sous régionale et internationale d’une part, tout autant que celui des acteurs habitués à la prise de ce type de décision d’autre part ».

Entre autres raisons évoquées pour le maintien de l’actuel directeur national de la BEAC, les autorités camerounaises soulignent ses « qualités professionnelles et humaines ».
 
Ainsi, « sa collaboration et ses contributions » à l’élaboration des réformes des finances publiques notamment dans le cadre des programmes économiques et financiers menés avec le Fonds monétaire international (FMI) « sont capitales ».

Dans ce contexte, le gouvernement camerounais affirme qu’il semble indispensable de prendre le temps nécessaire pour évaluer de façon plus opportune les options de remplacement. « C’est pourquoi en s’inspirant des précédents dans notre sous-région pour des fonctions équivalentes, je vous propose de reconsidérer votre décision relative à la situation administrative de monsieur Blaise Eugène Nsom », conclut Louis Paul Motazé.

Cette situation « conflictuelle » pourrait entrainer des rebondissements susurrent des connaisseurs proches du dossier.

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