Les forces porteuses de vérité, d’authenticité et de consistance en arrivent toujours à percer les nuages du mensonge, de la manipulation et de l’incohérence instillés par une bande de voyous, de voleurs et de criminels en turban blanc qui noient dans l’ignorance leurs propres frères et les tuent à petit. C’est animé de ce crédo, que la commission d’enquête mise en place par un collectif de jeunes et d’associations de la région du Tibesti continuent leur travail, cela avec sérénité, calme et en dehors de toute pression et intimidation. Malgré les provocations et les agitations de quelques domestiques, envoyés désespérément tels des chiens enragés pour démoraliser les enquêteurs sur le terrain et à l’extérieur, mais c’est peine perdu. Il est difficile pour un vendu de comprendre la détermination de ceux qui n’ont à rien à perdre à dire la vérité ni rien à gagner en hypothéquant le sang de leurs frères et volant l’argent du contribuable Tchadien.

 

Parti III, cas du département du Tibesti Est, ville de Yebbibou.

 

Yebbibou est l’une principale sous-préfecture de la région du Tibesti, la troisième en nombre d’habitant après Bardai et Zouar, situé à la lisière sud de la région montagneuse du grand nord, ses habitants vivent principalement de la culture maraîchère, de l’élevage de dromadaire et de chèvre mais aussi du commerce transfrontalier avec la Libye. La sous-préfecture est surtout célèbre pour abriter ce qui est considéré comme l’un des plus grands gisements miniers du Tchad sinon de l’Afrique : celui de Miski, qui recèlerait des quantités considérables d’or et d’autres métaux rares, il avait attiré des dizaines de milliers de personne en 2014 et 2016, jusqu’à ce que le gouvernement n’intervienne pour mettre fin à l’orpaillage.

 

Le décors géographique et économique planté, nous nous intéresserons aux « éléphants blancs » de cette bourgade isolée du grand nord, en effet, comme partout au Tibesti, Yebbibou ne fait pas exception : tous les chantiers sont soit à l’arrêt, soit abandonnés soit objet de surfacturation et de détournement massif dans l’ignorance et l’indifférence générale. Le collectif des jeunes de la région chargé de suivre les différents chantiers et projets ont décelé trois cas partialement choquant et dramatique : le dispensaire, l’unique, l’école, la seule, et la résidence et les bureaux du sous-préfet. L’école, la santé et l’administration étant dans tous les pays du monde les fondements du contrat social qui lie les habitants à l’Etat.

 

Il y a quelques années, le ministère de la santé débloqua la somme de cinq cent millions de Fcfa, soit un million de dollars, pour bâtir un dispensaire équipé et le mettre à la disposition des habitants de Yebbibou, pour qui, dans certaine situations médicales, l’hôpital le plus proche se situe à des centaines de kilomètres et… en territoire Libyen, une situation bien ironique qui fait rire si elle ne cache pas un drame : les femmes meurent souvent en couche après avoir été transporté tardivement sur des longues distances et sur des routes chaotiques pour ne pas dire minées ; des cas de fracture s’aggravent pour conduire à des amputations ; les grands brûlés après avoir sauté sur les mines sont transportés, faute d’ambulances et de premiers secours, dans des conditions catastrophiques dans les lointains hôpitaux Libyens de la côte (Benghazi, Misrata ou Tripoli), ou à N’djamena à plus de… 2200 Km. Le projet de dispensaire a été un grand ouf de soulagement pour les habitants de cette bourgade, l’espoir était immense après des années de souffrance indescriptible, mais, il y a toujours un mais en effet, il a fallu compter avec la boulimie morbide d’un lobby occulte qui a détourné toute la somme allouée à la construction de cette infrastructure de cette santé, laissant les pauvres habitants dans le dénuement et à la merci des aléas de la vie dure de ces contrés désertiques. L’entrepreneur criminel, aidé par ses cousins et son clan, a reçu toute la somme, et même un document justifiant que le dispensaire a bien été « réceptionné » à… N’djamena (sic), à la place une maison fantôme ne coûtant pas la modique somme de… dix millions a été construite et abandonnée (Jugez en vous-même par l’image d’illustration). Une manière d’insulter et d’humilier les habitants, la somme a été utilisée pour construire des villas dans la banlieue Nord de N’djamena.

 

Après le dispensaire abandonné et le budget alloué entièrement détourné par la mafia criminelle bien identifiée, l’équipe de la commission d’enquête s’est aussi penchée sur l’école, l’éducation étant la pierre angulaire de tout développement. Selon nos informations, en 2010, le comité mafieux qui gérait les trente milliards alloué par l’Etat à la région, débloqua la somme de deux cent millions de FCfa, pour réhabiliter l’unique école de la sous-préfecture, une somme anormalement élevée pour ces genres de projet, mais « l’entrepreneur» à qui on a offert le marché, de gré à gré comme toujours et la nuit autour du thé, un adolescent à l’époque, a encaissé la totalité de la somme et n’a pas cru bon, ne serait ce que visiter la ville, on lui aussi conseiller d’investir cette somme dans la construction de villas à N’djamena et de… financer ses études, une ironie bien tragique. Pendant ce temps, l’avenir de cinq cent enfants est hypothéqué ; cinq cent enfants, qui, s’ils étaient bien instruits, auraient pu ne pas se retrouver sur les théâtres des guerres, des trafiques de drogue ou encore l’orpaillage clandestine. L’école de Yebbibou, construite dans les années 1980, est aujourd’hui en ruine et les rares enfants scolarisés étudient dans des maisonnettes en paille à cause de l’avarice d’un petit groupe.

 

L’autre grand chantier qui a attiré l’attention du collectif est le bâtiment qui fait office de résidence et des bureaux du sous-préfet ; ils ont coûté à eux deux plus de six cent millions de Fcfa, soit un millions d’euro (image 2). Une somme qui aurait pu construire, du fait du coût moindre des matériaux de construction en Libye et du quasi gratuité du sable et du gravier, deux belles bâtissent, mais il faut compter avec la boulimie sans limite de ses ogres affamés tout droit sorti des entrailles du Lac Tchad. L’entreprise a construits deux petites chambres avec un véranda dans une cour exiguë plus une autre bâtisse sommaire en guise de « bureaux », pour un coût n’excédant pas… cinquante millions de Fcfa, soit soixante dix mille euros , il faut signaler que le « bénéfice» ici pour notre homme affaire est de… cinq cent cinquante millions, frôlant le million d’euro, un triste record, record il faut le dire mondial.

 

Nous informons l’opinion nationale et internationale que le travail continu, et l’exploitation des documents en notre possession est en cour, le moment venu ils seront mis à la disposition du public, afin qu’ils puissent identifier les entreprises et les voleurs à leurs têtes, mais surtout l’ampleur des détournements. Nous avons aussi le plaisir de vous informer que la commission a finalisé la mise en place de l’équipe chargé de travailler sur la plainte contre ces criminels, des juristes se sont portés volontaires pour aider le collectif a ficelé le dossier, qu’ils reçoivent ici nos remerciements sincères.

 

Charfadine Galmaye Salimi,le 04 Septembre 2017, Nancy, France

     

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