Qu’est-ce qui se passe à l’ANS ?

Le service des renseignements d’Idriss Déby subit un polissage sans commune mesure. En 3 semaines, le poste du directeur général adjoint a subi 2 mutations inexplicables.

En général, avant de procéder à une nomination dans des postes assez sensibles et stratégiques, l’exécutif doit prendre son temps et jauger les profils selon les capacités professionnelles dues à la profession et aux services. Mais l’observation que les Tchadiens se font des jeux de chaises musicales à l’ANS dépasse tout entendement.

D’après nos sources, le groupe de baministes avait introduit plusieurs noms afin de remplacer le duo Kogri Ahmed et Idriss Youssouf Boy. Mais Idriss Déby aurait vertement tancé la boulimie gavant de ceux de Bamina, beaucoup plus appâté par l’appât du gain que le fruit d’un résultat de travail. Très vite, Idriss Déby fait expliquer que Kogri Ahmed est nécessaire par les temps qui courent, et que les partenaires font confiance au Tchad par le travail qu’il abat. Il concède à leur céder après plusieurs subterfuges de ces baministes, le poste du directeur adjoint.

C’est ainsi que le jeune Idriss Youssouf Boy fut remercié malgré des résultats encourageants au service. Il a servi de bulldozer dans l’arrestation de Baradine Berdeï Targuio et Idriss Togoï dans l’affaire des filières de drogues.

Les “baministes “ avaient proposé le sieur Djougoun Ibrahim, proche parent de Déby, et qui pendant un moment avait bivouaqué autour de la protection de Déby avant d’aller tenter l’aventure en décrochant du milieu, puis il revint intégrer le système après un moment de villégiature.

Mardi dernier, Djougoun Ibrahim saute aussi pour des raisons incomprises. Il est remplacé au pied levé par certain Sarwal, un ex-transfuge du FUC diton.

  • Pourquoi procéder de la sorte s’il faut opérer un changement rapidement ?
  • Quel signal il faudrait envoyer aux fonctionnaires de la république ?

Il faut avouer que le travail des lobbys de Bamina, arrimer à ceux de la filière de la drogue est devenu coriace. Les Baministes veulent imposer un de leurs afin de contrôler l’un des appareils les plus importants de l’État. Le lobby de la drogue a réussi par faire sauter le bulldozer qui fouillait dans leurs affaires sans prendre des gangs, et ils veulent contrôler qu’est ce qui se dit sur les officiers militaires (DGSSIE, Armée, Police, Douane).

Ce méli-mélo pose le délicat problème de l’autorité de l’État. Si Idriss Déby tergiverse de cette manière pour choisir les hommes qui doivent diriger avec rigueur certaines institutions de l’État, ce qu’il tâtonne entre certains hommes qui auraient de choses à se reprocher ! Une rupture de confiance qui ne dit pas son mot.

Le même constat est observé au bureau national de fret (BNF). Une succursale devenue une vache à lait pour certains proches du pouvoir qui se l’arrache à coup de piston et autres lobbys.

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Au BNF, 3 remplacements en un temps record. Les nominations et éjections sont toutes opérées en 11 jours pour des raisons inexpliquées.

Idriss Déby a signé le mardi 14 juillet 2020, un nouveau décret n° 1570 portant nomination à un poste de responsabilité au ministère des Infrastructures et des Transports.Au terme du décret, Atteib Mahamat Saleh Kaya est nommé directeur général du Bureau national du fret terrestre (BNFT), en remplacement de Younous Daoussa Mahamat, appelé à d’autres fonctions. À voir les patronymes des élus, ils sont tous des parents proches du président tchadien.

Mr Younous Daoussa Mahamat quitte son poste après 6 jours de fonction. Lui-même avait remplacé Mr Hamid Dadi Haliki nommé par décret le 03 juillet 2020 par le même Idriss Déby. Que comprendre ? Soit Idriss Déby lui-même est abusé par un entourage à qui il fait confiance et profite des nominations pour placer les siens, soit il obéit au doigt et à l’œil aux groupes de lobby, mais dans tous les cas cela à une incidence sur l’autorité de l’État et la rigueur qui lui sied.

Bientôt, d’après nos sources il va y avoir une retouche au nouveau gouvernement parce que le casting sur certains postes n’est pas adéquat.

Voilà un pan des réalités observées dans une république qui n’a rien d’État, respectable et respecté.

Pauvre Tchad aux mains de… L’histoire sera là pour nous le rappeler.

Tchadanthropus-tribune

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