Tout est foutu et fini au Tchad dans un contexte contrasté, sous ce régime qui a atteint le summum de mal gouvernance absolue. Mais les tchadiens y vivent. Non, nous ne nous trompons pas. Comment vivent-ils  dans ce fichu pays? Incontestablement, il y a des gens qui y quittent sempiternellement pour ne plus revenir sans savoir où ils vont.


Certains sont séquestrés arbitrairement dans les geôles secrètes pendant des années sans jugement, d’autres ont préféré la mort en prenant des armes. Et d’autres y survivent comme un animal en cage qui cherche toujours la faille. Mais la plupart de la population est condamnée à vivoter misérablement dans le tombeau brûlant à ciel ouvert en supportant toutes les exactions et humiliations inhumaines du pouvoir dictateur et corrompu de N’Djamena. Non, les gens meurent. Certes, ils meurent à petit feu. Et tout le reste aussi est mort, l’État-nation, la justice, l’économie, l’éducation, la morale, les valeurs sociétales et républicaines, l’avenir, et j’en passe. Les tchadiens mènent une vie cauchemardesque en perdition totale de socle des repères et des règles sociétales, car la société s’est transformée, déréglée et dépravée en perdant toutes les vertus humaines. D’où l’injustice est devenue à la justice, l’irresponsabilité à la responsabilité, l’indignité à la dignité, la discrédité à la crédibilité, la médiocrité à l’excellence. La vérité a laissé la place au mensonge, le bien au mal, le vrai au faux, l’honnêteté à la malhonnêteté, l’honneur au déshonneur. Les renégats sont devenus préférés que les patriotes et les infréquentables sont devenus incontournables. Les principes si chers à la patrie et à la société sont piétinés. Le pays a perdu toute sa crédibilité et son image à la face du monde. C’est pourquoi, notre pays battait tristement tous les records des maux, et il a le triste privilège d’être le pays le plus corrompu, le plus mal géré, le plus meurtri, le plus irrationnel et le plus pauvre au monde  malgré ses immenses ressources.


Ainsi, depuis plus de deux décennies, l’État est systématiquement mis sous une coupe bien réglée, par une oligarchie des lobbys et bien d’autres pilleurs du régime MPS et ont érigé l’opportunisme et l’intérêt personnel en ligne de conduite  pour mettre à sac la république. Les caciques de ce système dictateur avec leur cupidité maladive, bouffis de morgue et de présomptions pressurent le peuple et bafouent toute règle, se sont comportés comme les maîtres de ce pays et de sa population en raflant tous les biens collectifs pour affamer le peuple et de le maintenir dans des conditions  inextricables. Ils pensent que Dieu les a placés aux commandes de l’État parce qu’ils sont meilleurs et qu’ils ont le droit  absolu de s’accaparer tout, spolier tout, imposer tout, faire tout, expliquer tout et justifier tout comme ils le veulent. Et les autres tchadiens ont l’obligation de les servir à leur convenance et de se taire et vivre a genoux.  Dans cette optique, la logique illogique de pillage des fonds publics, organisée par les membres de la nomenklatura du pouvoir a transformé l’État comme une propriété privée, et que presque toutes les régies financières sources des recettes de l’État (douane, fiscalités, BNF, usines  et autres) sont extrabudgétaires et entre leurs mains et leurs recettes sont dans leurs poches. Et le trésor public ! Est-il un trésor public tchadien ou c’est un trousseau qui est donné à un individu  ?!


Le trésor public est donné  à un intrus qui est totalement et purement profane à l’orthodoxie financière et au régime financier du Tchad, il le gère à sa guise et au bon vouloir de ses donateurs, tout en virant des milliards et des milliards dans des banques étrangères. Ainsi, cette cohorte de prédateurs privilégiés, enivrés et excités par l’accumulation des biens de l’État montrent ses extravagances les plus exagérées des effets pervers du pouvoir, au vu et au su de tout le monde à qui veut le savoir. Pendant que ce  pays traverse une crise sociale où les fonctionnaires et la population dans des conditions de vie déplorables.

 
Et les gouvernements du régime MPS ! Ils se suivent et se ressemblent tous. La majorité de ministres sont des véritables guignols caricaturaux, qui s’étranglent des cravates ou se couvrent des grands boubous et circulent dans des voitures de luxe pour donner l’air d’être responsable sinon rien. Ce sont des ramassis et des voyous sans scrupule et dénués de tout sens de responsabilité, de dignité et d’intégrité.  Ils sont plus piètres et plus frivoles les uns que les autres, presque tous sont devenus ce qu’ils sont grâce a l’officine MPS ou aux basses manœuvres. La plupart d’entre eux, des fieffés corrompus, en venant tout en ayant a l’esprit de voler, de s’enrichir et de servir un individu au lieu de l’État-nation, entrent dans le gouvernement triomphalement par la petite porte avant de sortir catastrophiquement par la fenêtre ou finir en prison. Ils souillent et pillent les ministères et s’enrichissent grâce aux malversations dans les affaires de l’État. Ce sont des principaux protagonistes de la triste mise en scène du malheur et de la souffrance du peuple tchadien. Ils sont déconnectés de toutes réalités et coupés du milieu paysan, servent le gré des humeurs de leur maitre de Président. Certains de ministres, des véritables flatteurs, sans vergogne ont porté le casque de griot. En toutes occasions, ils égrènent des flagorneries dithyrambiques et grotesques adressées au Président de la république, en oubliant de leur mission et de ce qu’attende d’eux cette population opprimée. Mais cette dernière n’a pas besoin des panégyriques monotones, dégoûtants et soporifiques du culte. Assurément, elle a d’autres priorités préoccupantes, d’autres attentes et aspirations plus importantes.                    


Cette population pauvre, famélique et asphyxiée  avec ses mains décharnées est lasse d’applaudir et d’engraisser continuellement cette clique dirigeante obese, de truands irresponsables au faîte de l’État. Elle en a marre de ce système maffieux et despotique régnant et sa cécité politique décriée de l’intérieur comme de l’extérieur.   Le peuple tchadien en général veut un nouveau vent assainissement d’une nouvelle aube. Un nouveau vent d’une nouvelle aube de la bonne gouvernance qui va souffler travers tout le pays, en balayant, en nettoyant et en emportant tous les fléaux et toutes les puanteurs de l’hydre de la corruption et de la dictature afin que le Tchad devienne un meilleur pays de droit et de la justice où fait bon vivre. Et que tous les citoyens tchadiens puissent soigner ses blessures, sécher ses larmes et vivre dignement en paix et en épanouissant dans la liberté et la démocratie.                              

Vivement un nouveau vent d’une  bonne et nouvelle aube du changement !                                              

Une bonne et nouvelle année à tous !    

      

Par : HABRÉ MAHAMAT LELEKE

 

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