Communiqué de presse

Mutinerie des prisonniers camerounais : il faut libérer les 27 Tchadiens détenus ?

Le Comité d’Initiative pour la protection des droits de l’homme et des libertés au Tchad (CIPDHLT) exprime son inquiétude profonde suite à la mutinerie du 22 juillet dernier de Yaoundé où de centaines de prisonniers camerounais ont protesté pour attirer l’attention de l’opinion publique sur leurs conditions d’incarcération difficile et inacceptable. A travers leurs actions de protestation, ils ont réussi à tourner les regards absents des médias nationaux et internationaux ainsi que des organisations sur leur situation.

La prison de Yaoundé au Cameroun, a été le 22 juillet dernier, le centre des contestations des prisonniers excédés par le traitement inhumain, dégradant et indigne qui leur a été infligé par les responsables pénitenciers qui exécutent une politique cynique à l’égard des personnes détenues.

C’est dans cette situation que l’inquiétude plane sur le sort des 27 citoyens tchadiens qui attendent leur procès depuis 2017 où ils sont détenus. Cette inquiétude retient notre attention et appelle à être dénoncée.

Il est porté à la connaissance de notre organisation qu’après cette mutinerie, les autorités camerounaises procèdent à des transferts des prisonniers protestataires sans chercher à améliorer leurs conditions carcérales en vidant leurs dossiers.

Le cas du Général Mahamat Kodo BANI, Mahamat Ali ainsi que d’autres Tchadiens arrêtés dans l’affaire du faux Coup d’Etat en Guinée-Equatoriale, doit être traité avec diligence pour permettre à ces personnes d’être libres de leurs mouvements.

Notre organisation fonde sa mobilisation sur la déclaration de Me Emmanuel SIMH, avocat camerounais des citoyens tchadiens. Il a affirmé sur les antennes de Radio France Internationale (rfi) : « ces personnes n’ont rien fait au Cameroun et leur détention sur le territoire camerounais est illégale et contraire aux lois ».

Il faut rappeler que lors de l’arrestation de ces Tchadiens, ils ont été dépossédés de leurs biens dont des lunettes prescrites par leurs médecins et des médicaments pour ceux souffrants des maladies comme le diabète.

Par ailleurs, le CIPDHLT salue le non-lieu rendu, le juin dernier, par la justice camerounaise pour les 24 Tchadiens. Ils ont été libérés transférés à Ndjaména mais déplore leur nouvelle détention dans leur propre pays sur ordre des autorités tchadiennes. Devant cette confusion qui règne dans le traitement de cette affaire et la longue détention des prisonniers tchadiens, le Comité d’Initiative pour la protection des droits de l’homme et des libertés au Tchad (CIPDHLT) :

demande incessamment les autorités camerounaises d’œuvrer en faveur de la libération immédiate des 27 Tchadiens encore détenus sur son territoire et les invite à les mettre à la disposition des organisations humanitaires internationales,

– lance un appel au Haut-Commissariat pour les Réfugiés et au Comité International de la Croix-Rouge (CICR) de s’impliquer pour trouver des pays d’accueil à ces 27 Tchadiens afin d’assurer leur protection en évitent leur un renvoi vers le Tchad où sont en danger

-appelle le Gouvernement tchadien de libérer pour sa part les personnes ayant bénéficié d’un non-lieu au Cameroun dans cette affaire et de les rétablir dans leurs droits bafoués.

 

SOA, le 06 août 2019

Le Comité d’Initiative de protection des droits de l’homme et des libertés au Tchad (CIPDHLT)

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