Lors d’un conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale, le 28 octobre, les représentants des gouvernements de la région ont reporté sine die l’entrée en vigueur de l’interdiction d’exporter des grumes. Un ajournement exigé en particulier par le Cameroun.

Le 28 octobre, à Yaoundé, les ministres de l’économie et des finances des Etats membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) se sont réunis pour le conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale, sous la conduite du Gabonais Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac. Ils ont décidé de reporter sine die l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de l’interdiction d’exporter du bois en grume.

Cette disposition devait initialement entrer en application un an plus tôt, mais elle avait été différée une première fois, officiellement à cause du choc économique dû à la pandémie de Covid-19. Ce nouveau report risque d’enterrer définitivement la mesure, décidée en grande pompe par le même conseil des ministres de la zone en 2020.

Boom du secteur informel

C’est le ministre camerounais de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, qui a œuvré pour que la Cemac revienne sur ses ambitions. En cause, le manque à gagner en recettes fiscales, estimé par Yaoundé à 80 milliards de francs CFA (près de 122 millions d’euros) par an. Le Gabon, qui a interdit l’exportation de grumes en 2010, a connu une baisse similaire de ses rentrées fiscales avant de réussir à structurer, petit à petit, sa filière de transformation.

Or, au Cameroun, le secteur forestier formel est à la peine depuis le milieu des années 2010 et n’est pas en mesure de procéder à une bascule sans accompagnement financier. Selon un rapport du Centre pour l’environnement et le développement (CED) camerounais, ses parts de marché sont sans cesse grignotées par l’exploitation illégale, en particulier à destination des marchés chinois et vietnamien. Une situation qui a entraîné le départ du groupe français Rougier en 2018. Au Cameroun, seule la société française Pallisco dispose encore d’une certification FSC d’exploitation durable.

Lors de la réunion du 28 octobre, les ministres se sont par ailleurs mis d’accord sur une nouvelle baisse du budget de la Cemac, engagée dans un vaste plan d’économie.

Africa intelligence

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