De source intégrée, le gabonais Daniel Ona Ondo, Président de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique (CEEMAC) a été appelé depuis N’Djamena sur l’affaire Yaya Dillo. Ce dernier avait fait une sortie dans une vidéo mettant à nu le comportement et le fonctionnement de la fondation grand cœur que beaucoup de tchadien, et l’opposition politique prend en grippe à cause de l’accaparation de plusieurs ministères de l’État et les mettant sous tutelle.

Il s’agit des fonctionnements des ministères de la famille, et celui de la santé que la fondation grand cœur s’accapare de leur prorogatif en menant des activités qui les noient.

Yaya Dillo a mis la lumière sur un délit d’initié et un conflit d’intérêts entre cette fondation et ses attributs, car c’est la 1ère dame du Tchad Hinda Déby Itno qui en est la présidente, et de surcroit la secrétaire particulière du président de la République.

Mais Yaya Dillo n’a rien inventé, il dit tout haut ce que plusieurs Tchadiens y compris dans l’entourage de Déby et de Hinda racontent. Avant lui, le député Saleh Kebzabo l’a plusieurs fois répété, le secrétaire général du parti PLD Mahamat Ahamat Alhabbo l’a énuméré et surtout plusieurs fois les activistes tchadiens en exil hors du Tchad l’ont à maintes reprises dénoncé.

Si pour beaucoup de nos compatriotes Yaya Dillo dit la vérité, le fait que ce soit lui un proche du pouvoir et ayant plusieurs fois servi ce régime le dit parait désuet, car nos compatriotes pensent que ceux du clan au pouvoir dénoncent ce régime dès qu’ils ne sont pas aux affaires. Beaucoup dans leurs commentaires depuis la sortie de Yaya Dillo affirment qu’il dit cette vérité parce qu’il n’a pas une cuillère pour se servir.

Cet exemple est plus parlant, car assez souvent, les Tchadiens ont eu l’exemple de voir que quand certains parents de Déby sont exclus des postes de responsabilités, ils sont les 1ers à s’attaquer à Déby ou son épouse, mais dès qu’ils sont responsabilisés l’élan s’estompe. Et ils sont les premiers à retourner leurs fusils contre leurs soutiens de galère. La question reste posée, pourquoi l’ensemble des Tchadiens restent muets alors que les dénonciations de Dillo trouvent un écho ? C’est simplement le constat sur le communautarisme et le tribalisme est exagéré.

A notre connaissance, les seuls exemples à saluer parmi ceux qui sont proches de Déby sont celui du Dr Abakar Tollimi et plusieurs de ses proches, de l’ex-trésorier Dadi Hassan, du Dr Ali Ordjo Hemchi qui n’ont jamais une fois joué à ce jeu ni admis plusieurs propositions faites à leur endroit. Leurs oppositions dans les dénonciations sont humbles et de principes avoués.

Maintenant que Yaya Dillo amer sur un problème tchado-tchadien se met à dénoncer un problème tchado-tchadien pourquoi le gabonais Daniel Ona Ondo, président de l’institution régionale CEEMAC s’agite et prend l’affaire en main jusqu’à écrire au président camerounais Paul Biya exprimant de fait “ Qu’il condamne avec la plus grande énergie les allégations proférées et que celles-ci violent les dispositions pertinentes du règlement CEEMAC en son article 10 qui dispose de la plus stricte neutralité bla bla bla “. Et qu’il sanctionne le sieur Yaya Dillo en informant Idriss Déby.

Qui a actionné le levier depuis N’Djamena pour faire sauter le verrou autour de Dillo ? Les yeux se tournent directement vers la grande sœur de la 1ère dame qui est l’adjointe du sieur gabonais Daniel Ona OndoThat is the question ?

Voilà des faits qui n’enchantent jamais les peuples dans leur ensemble quand les gouvernants se couvrent des attributs des institutions qu’ils sont censés servir au nom des peuples. Cette manière de chercher à museler chaque personne posant une réflexion de société ne passe plus parce que les peuples d’aujourd’hui ne sont pas bêtes. Il y a un grand décalage entre l’esprit de réflexion des populations des années 60, 70, 80, 90, 2000 et aujourd’hui à l’ère où le monde entier est devenu un village planétaire.

Vouloir embastiller Yaya Dillo aujourd’hui ne fera que mettre la lumière sur le comportement rétrograde d’un régime qui privilégie la dictature au lieu de la démocratie en son lieu de la libre expression.

Et si le pouvoir ou la fondation grand cœur voudrait rejeter les accusations proférées par le sieur Yaya Dillo, la justice est là pour confondre le sieur Yaya Dillo et ses paroles si elles ont un caractère diffamatoire, mais il n’est pas raisonnable de lui faire outrage.

Les régimes autocratiques se révèlent par la force quand ils sont à bout d’arguments. La seule chose plausible est d’expliquer et de démontrer aux Tchadiens qui en sont aujourd’hui témoins de l’évènement qui a tort dans cette empoignade.

Une fois de plus, un pays ne se construit plus avec autant d’injustices, autant d’iniquités, et un fonctionnement de brutalité. On observe malheureusement que plusieurs sorties sont imbibées d’insultes personnelles, bravant les définitions simples de l’éducation. Si tout le monde voudrait mettre en avant le vivre ensemble, qu’on aille à l’essentiel sans perdre de vue qu’il n’y a pas de tchadien suprême au-dessus d’un autre tchadien. Que les passe-droits communautaires doivent cesser et que les valeurs humaines, intellectuelles et républicaines plébiscitées. Sinon, nous ne serons que dans de perpétuels recommencements et c’est le Tchad qui en sera l’ultime perdant. 

Tchadanthropus-tribune

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