Le 1er décembre 2017, les Tchadiens auront vécu jour pour jour, 27 années de dictature, de gabegie, de guerre et de pauvreté. Pourtant, le président Idriss Deby et ses compagnons qui ont marché sur des cadavres pour se placer arbitrairement au pouvoir nous ont promis la démocratie, la paix et le développement. Mais, aujourd’hui, notre pays est l’un des 5 pays les plus pauvres de la planète avec une espérance de vie de 52 ans. Sur le plan de la bonne gouvernance et du respect de droits de l’homme, il se place à la queue du peloton.

Et pourtant, le Tchad regorge d’énormes potentialités tant humaines, agro-pastorales que minières. Faudrait-il qu’il y ait des politiques publiques cohérentes, mais aussi une volonté réelle des dirigeants pour mettre ces atouts en valeur de manière efficiente et efficace.

La corruption qui gangrène notre pays est un phénomène accepté par tous et tacitement autorisé par les gouvernants. Le chef de l’État lui-même vient d’être accusé de corruption par la justice américaine qui a inculpé un de ses complices, en l’occurrence l’ancien ministre sénégalais des affaires étrangères Cheikh Tdiane Gadio le 17 Novembre 2017. Malgré le démenti niais de Deby, la justice américaine qui ne prend pas ce genre de décision sans preuve affirme qu’une somme de deux millions de dollars aurait été remise à notre président.

En 27 ans de pouvoir du MPS, le constat est amer. Le pays semble avoir reculé de plusieurs années avec une jeunesse sans repère, une économie exsangue, une administration publique déphasée et désorientée, et une armée clanique régulièrement mise à la disposition du mieux offrant, bref un État failli.

Le régime du MPS, mais aussi les diplômés opportunistes, commerçants véreux, partis politiques en panne d’idées, organisations de la société civile tribalisées, investisseurs extérieurs sans vergogne et bailleurs de fonds, tous ont contribué d’une manière ou d’une autre à l’affaissement de notre pays qui se trouve aujourd’hui au milieu du gué. Bien malin, celui qui saura l’alchimie qui nous permettra de le sauver d’une possible instabilité et de suivre l’exemple Zimbabwéen, donc pour un changement sans effusion de sang.

Les laudateurs du régime n’ont de cesse de clamer que le Tchad constitue un ilot de paix dans une région de conflits. Pour les citoyens avisés et pour beaucoup d’observateurs, la situation est morose et frise le délitement, même si les dirigeants s’accrochent et fulminent contre ceux qui réclament une vraie démocratie.

Le Conseil National de la Résistance pour la Démocratie (CNRD-Tchad) demeure aux côtés des forces vives de la nation qui feront fi des divisions futiles et des querelles d’échalotes afin de mettre ceux qui nous dirigent hors d’état de nuire.

Pour nous, l’implication des organisations internationales telles que l’UA, l’OIF, l’ONU et les amis du Tchad est plus que nécessaire pour amener les dirigeants actuels à sortir de la « politique de l’autruche » afin de se pencher sur la situation délétère du pays avant que le chaos ne s’installe.

Pour le Bureau Exécutif du CNRD-TCHAD
Le président, Dr Abakar Tollimi

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