Le Conseil National de la Résistance pour la Démocratie (CNRD-TCHAD) condamne fermement l´arrestation arbitraire au Niger de Mahamat Hassan Boulmaye, Ahmat Yacoub Adam et Dr Abderamane Issa Youssouf, leaders d’un mouvement politico-militaire Tchadien.

Même si nous avons choisi la lutte politique pour un changement pacifique et responsable du pouvoir au Tchad, nous comprenons que, pour beaucoup de nos compatriotes, la lutte armée reste le seul moyen pour mettre un terme à la dictature qui règne dans notre pays.

L’article 35 de la déclaration universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793 nous rappelle que: « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». L’action de se soulever contre un pouvoir en ayant recours à la lutte armée peut donc être un droit imprescriptible supérieur aux lois quand les droits du peuple sont bafoués, par exemple, quand les fondements de la légitimité des pouvoirs publics se sont totalement désorganisés comme c’est le cas actuellement au Tchad.

Réélu en avril 2016 pour un cinquième mandat après 27 ans de règne sans partage, à l’issue d’un scrutin contesté par toute la classe politique et la société civile du Tchad et considéré depuis lors comme un président illégal et illégitime, Idriss Déby s’enfonce, chaque jour, toujours plus dans une spirale autocratique et despotique, ne laissant aucune place à l’opposition pacifique.

Le pouvoir législatif est aussi illégal au Tchad car le mandat des députés de la troisième législature est arrivé à échéance le 21 juin 2015. Après avoir reporté sine die les législatives, le président Déby est sur le point d’entreprendre des nouvelles réformes institutionnelles majeures afin de renforcer et perpétuer son pouvoir.

Même si, nous autres démocrates, croyons encore à un changement démocratique et pacifique du pouvoir au Tchad, beaucoup de nos compatriotes, en désespoir de cause, ont choisi la voie des armes comme l’a fait Idriss Déby lui-même, le 1er avril 1989. Ainsi depuis 1990, les rébellions armées se succèdent au Tchad et le groupe de Mahamat Hassan Boulmaye n’est qu’une composante de la rébellion Tchadienne basée dans le sud de la Libye.

En demandant l’extradition de ces trois leaders rebelles vers le Tchad pour « terrorisme », les intentions du régime de N’Djaména sont très claires comme ça été le cas pour des dizaines de Tchadiens parmi lesquels se trouvaient, le colonel Mahamat Fadil et le capitaine Wileda Nouri, livrés en 1994 au régime d’Idriss Déby par le gouvernement de l’ancien président nigérien Ibrahim Baré Maïnassara. Les autorités nigériennes doivent demander des comptes sur le sort qui a été réservé au Tchad à ces réfugiés qui étaient pour la plupart sous la protection du HCR.

Le Conseil National de la Résistance pour la Démocratie lance un appel pressant à toutes les organisations des Droits de l’Homme et au Haut Conseil des Nations Unies aux réfugiés (HCR) de bien vouloir intercéder auprès des autorités nigériennes pour que ces trois opposants ne soient pas extradés car, actuellement dans notre pays, aucun procès équitable qui respecte les Droits de l’Homme n’est possible pour les opposants politico-militaires.

Fait à Paris, 22 octobre 2017
Pour le Bureau Exécutif,
Commandant Hamid Barkaï Adoum
Secrétaire national chargé de la Communication et des Nouvelles
Technologies de l’Information, Porte-parole du CNRD

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