Ces derniers mois, les saisies records de drogues se succèdent sur le continent. Malgré l’épidémie de Covid-19, le trafic s’est intensifié, de nouvelles routes se sont créées et, surtout, la consommation locale s’accroît. Décryptage en infographies.

Plaque tournante de la drogue depuis 20 ans, l’Afrique est confrontée en 2021 à une augmentation sans précédent du trafic de stupéfiants. Pour atteindre l’Europe, la cocaïne colombienne emprunte désormais presque systématiquement la route du Golfe de Guinée, avant de traverser le Sahel, où groupes jihadistes et milices ont la haute main sur tous les trafics. L’héroïne afghane, elle, emprunte la « route du Sud » plutôt que celle des Balkans, désormais plus sécurisée.

Si la majeure partie des drogues sont destinées aux marchés occidentaux, le commerce de produits dérivés – d’opioïdes notamment – pour la consommation locale explose. Alors que l’usage non-médical du Tramadol continue de faire des ravages en Afrique de l’Ouest, les héroïnomanes ont plus que triplé en Afrique de l’Est et australe et la consommation de cannabis reste toujours au dessus de la moyenne mondiale, avec un taux de prévalence d’environ 7 % chez les 15-65 ans.

Bombe à retardement

« Le nombre d’usagers de drogues devrait augmenter de plus de 40 % ces 10 prochaines années », alerte l’ONUDC dans son Rapport mondial sur la drogue 2021, publié fin juin. Ce chiffre est d’autant plus inquiétant qu’il se base sur le seul facteur d’évolution démographique, sans prendre en compte les conséquences de l’intensification du trafic ou celles de la crise du Covid-19, qui a mis à l’arrêt les rares centres de traitement et de prévention qui existent sur le continent. Le déficit criant de données disponibles sur le sujet fait en outre craindre que l’ampleur du phénomène est largement sous-estimée.

Nouvelles drogues de synthèses en Afrique du Sud, au Maghreb et au Nigeria, trafic de cocaïne, d’opiacés et de cannabis… Jeune Afrique a passé au crible les nouvelles tendances de ce commerce illicite, dont les conséquences économiques, sociales et sanitaires font craindre une véritable bombe à retardement pour l’Afrique.

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Jeune Afrique

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