La Convention Tchadienne pour la Défense des Droits Humains (CTDDH) est profondément indignée par les harcèlements judiciaires dont sont victimes les leaders syndicaux, en l’occurrence Barka Michel, Younous Mahadjir et Adja François Djondang respectivement Président, Vice Président et Secrétaire Général de l’Union des Syndicats du Tchad (U.S.T).

 
 

La C.T.D.D.H s’insurge par ailleurs contre les tentatives grossières de musèlement du Journal N’Djamena Bi-Hebdo matérialisées par les pressions judiciaires permanentes exercées contre son Directeur de Publication Monsieur Nékim Jean-Claude. La C.T.D.D.H dénonce enfin la condamnation injustifiée et l’incarcération pour outrage à magistrat de Monsieur Mbailao Gustave militant de l’UST pour avoir simplement manifester sa désapprobation du verdict. A la lumière de ce qui précède, la CTDDH effectue le constat suivant :

 

1-     Les actes posés par la justice tchadienne démontrent à suffisance que les pouvoirs publics usent de l’outil judiciaire pour empêcher les dirigeants engagés de la société civile de jouer pleinement leur rôle et pour museler la presse privée indépendante.

 
 

2-     La volonté manifeste du Gouvernement de mettre ainsi un frein à la liberté syndicale garantie par la constitution et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ainsi que d’autres textes fondamentaux au niveau régional et International comme la Charte Africaine des droits de l’Homme et des peuples et le Pacte International relatif aux droits économiques sociaux et culturels ratifiés par le Tchad.

 
 

3-     Le désir affiché du Pouvoir exécutif de se débarrasser de la presse indépendante en vue de laisser libre cours à la pensée unique qui est le propre des régimes politiques dictatoriaux. 4- La détermination des pouvoirs politique à mettre tous les tchadiens en général et les dirigeants des associations de la société civile ainsi que les responsables de la presse indépendant en particulier dans une insécurité judiciaire permanente ; ceci dans le dessein de les mettre au pas. Face à ces dérivent qui rappellent aux tchadiens les périodes sombres des régimes politiques totalitaires bien connus, la CTDDH exige de la justice :

 

Ø L’abandon de toute pratique tendant à amener l’opinion nationale et internationale à la considérer comme un simple supplétif du pouvoir exécutif.

 

Ø La libération immédiate de Monsieur Mbailao Gustave Ø L’abandon de toutes les charges retenues contre les leaders syndicaux ; le Directeur de publication de N’Djamena Bi-Hebdo et du sieur Mbailao Gustave ; ainsi que de l’interdiction de parution du journal cité plus haut.

 

Ø L’abandon de toutes poursuites judiciaires futures contre les personnes précitées. La CTDDH considère que la pétition est un mode légitime d’expression de la population tchadienne, de son refus de l’accaparement injuste de toutes les richesses du pays par une catégorie des tchadiens et donc de la mauvaise gestion ainsi que de la corruption qui sévit de façon endémique dans notre pays.

 
 

L’inculpation d’incitation à la haine tribale n’est pas établie par ce qu’aucune ethnie tchadienne n’avait été citée dans le document ; de même, la diffamation n’est pas constituée parce que tous les faits cités dans la pétition sont réels.

 
 

D’autre part, plusieurs caricatures du chef de l’état avaient été publiées dans le passé par le même journal et plusieurs autres organes n’avaient fait de même sans que cela n’ait entrainé aucune poursuite judiciaire. La CTDDH estime donc que cette inculpation pour outrage à magistrat causée par une simple caricature marque un recul important vers une dérive antidémocratique préjudiciable à l’éclosion d’un Etat de droit.

 
 

Fait à N’Djamena le 20 Septembre 2012

 

Le Secrétaire Général

Mahamat Nour Ahmed IBEDOU

  

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