22 juillet 2012 TCHAD: Communiqué de presse Sénégal : Le procès Habré doit se faire avec Idriss Deby comme témoin.
Il convient de relever ici qu’avant le verdict de la Haye, les autorités sénégalaises avaient déjà exprimé leur disponibilité d’organiser un procès équitable sans léser d’aucune manière les différentes parties en litige.
Néanmoins, pour nous, forces vives tchadiennes en exil, opposées au pouvoir central d’Idriss Deby, il urge de rappeler aux autorités de Dakar, qu’elles ne doivent perdre de vue que le procès Habré ne peut se tenir sans l’actuel président du Tchad qui fût durant les huit (8) ans, de son règne, le Commandant en Chef de l’armée tchadienne, le conseiller sur la question de sécurité et des renseignements du régime déchu.
Nous saisissions cette occasion pour informer l’opinion nationale, internationale et les partenaires du Sénégal, qui s’activent autour de ce procès très médiatisé que l’actuel Président Tchadien, Idriss Deby ne peut évacuer en aucune manière sa lourde responsabilité dans les graves atrocités commises à l’encontre des populations civiles de la zone méridionale lors des événements funèbres et douloureux connus de tous les Tchadiens appelés « septembre noir de 1984. »
Aussi, tenons-nous à préciser à l’opinion publique internationale que depuis la chute d’Hissein Habré du pouvoir au Tchad en 1990 à nos jours, les Tchadiens vivent sous Idriss Deby une situation tragique, douloureuse et scandaleuse dans l’indifférence et l’insouciance remarquables de la communauté africaine et internationale réunie.
Or, les Tchadiens dans leur écrasante majorité sont contrariés et constatent avec amertume qu’en 22 ans de règne solitaire, Idriss Deby fait pire qu’Hissein Habré qu’il avait reproché à l’époque de gérer le pays d’une main de fer.
Avec l’avènement au pouvoir d’Idriss Deby, les pratiques autocratiques dignes des régimes d’exception sévissent et persistent au Tchad. Les journalistes de la presse publique et indépendante son contraints dans l’exercice de leurs métiers d’informer librement l’opinion publique, les responsables des organisations de la société civile sont jetés en prison pour leurs positions politiques, des chefs religieux sont arbitrairement arrêtés et ont disparu, comme en témoigne le cas de l’Imam Nasradine Mahamat, qui est détenu depuis le mois d’avril 2012 dans un lieu totalement inconnu.
Les responsables de l’opposition démocratique sont accusés à tort ou à raison puis incarcérés.
Au regard de cette situation pénible que le peuple tchadien est entrain de subir sous Idriss Deby, nous suggérons aux autorités sénégalaises de bien vouloir prendre en considération nos profondes préoccupations pour exiger à ce qu’Idriss Deby soit interpellé comme témoin non négligeable de ce procès historique et politique à multidimensionnel.
La Coordination Internationale des Forces Vives Tchadiennes en Exil (Pôle d’Afrique)
Tel : 00 221 33 825 93 72
00 221 70 711 67 82
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