Au moins 23 personnes ont été tuées fin mars au cours de sept jours d’affrontements entre éleveurs nomades et cultivateurs sédentaires dans le sud du Tchad, selon le ministre de la Communication.
À la suite de « l’assassinat » d’un homme d’une communauté arabe dans une embuscade, de nouveaux affrontements ont fait rage entre le 21 et le 27 mars dans trois villages de la région du Moyen-Chari (Balwaï, Kolo et Balkoutou), dans le sud fertile du Tchad, a expliqué le ministre de la Communication Abderaman Koulamallah.
Les parents de la victime et les membres de son clan, qui viennent du nord aride du pays avec leurs troupeaux, ont conduit une expédition punitive dans le village de la communauté de cultivateurs Sara-Kaba, qu’ils accusaient d’avoir tendu l’embuscade, selon le ministre qui a assuré lundi que le calme était revenu.
Les affrontements, qui se sont poursuivis sept jours durant dans deux autres villages, ont fait au total neuf morts du côté de la communauté arabe et 14 chez les Sara-Kaba, dont quatre femmes et deux enfants parmi ces derniers, a ajouté Abderaman Koulamallah.
Vingt-et-un hommes ont été arrêtés « et les investigations se poursuivent pour mettre la main sur tous les auteurs, coauteurs et complices de ces crimes », a conclu le ministre.

Conflits ancestraux.

Ces violences sont très fréquentes dans le centre et le sud du Tchad, où nombre d’habitants sont armés. Les éleveurs nomades arabes, venant des zones arides sahéliennes du nord, cherchent de plus en plus à se sédentariser sur des terres propices à l’élevage de leurs dromadaires et moutons, plus au sud. Ainsi, ils font passer ou paître leurs troupeaux dans les champs des cultivateurs autochtones sédentaires, ou bien leur disputent la propriété de certaines terres.
Ces conflits ancestraux connaissent un net regain ces dernières années dans cette région du continent, touchant notamment le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad, la Centrafrique, le Cameroun et le Nigeria, dont les parties méridionales ou septentrionales bordent la bande sahélienne.
Le 21 mars, les autorités avaient indiqué qu’au moins 42 personnes avaient été tuées dans des combats entre « deux communautés » dans l’est désertique du Tchad, une région où s’affrontent régulièrement cultivateurs sédentaires et éleveurs nomades pour des conflits fonciers.

Jeune Afrique

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