14 décembre 2020 #TCHAD #Conflit intercommunautaire #Batha : Plus de 20 morts dans un conflit attisé par le régime et Abdelwahid Aboud Makaye.
Le voilà aussitôt rallié de sa révolution que sa soif de pouvoir doit passer par l’attribut de sang de ses propres frères.
Comme pendant la rébellion au Darfour l’individu a l’expérience de sacrifier la vie d’autrui pour vouloir accéder et se définir comme chef. Des milliers de jeunes sacrifiés ne lui ont pas servi d’expérience, et cette fois-çi aussitôt revenu de ses aventures qu’il déclare la guerre à une entité qui réclame son autonomie et sa chefferie traditionnelle.
Abdelwahid Aboud Makaye n’a pas apprécié les décisions de l’État, d’attribuer une chefferie traditionnelle au Salmania Hémat (Achigueg) dans le village ACHIGUEK dans la sous-préfecture d’Asinet, département du Batha.
À la veille de cet affrontement entre ces deux communautés, même s’il y avait des tensions anciennes, Abdelwahid Aboud Makaye et sa cavalerie sont allés prendre langue avec la communauté adverse aux Salmania Hémat, leur conseillant que les terres où la communauté Salmania Hémat veut introniser son chef ne leur appartiennent pas et qu’ils ne doivent laisser faire.
C’est ainsi que le lendemain, ceux-ci bien monter par Abdelwahid était venu vers les Salmania Hémat sous prétexte de trouver une solution, mais l’inévitable s’est produit. Abdelwahid Aboud a une part de responsabilité établie dans cette affaire funeste. Le problème entre ces deux communautés avait commencé en 2006 et réglé par la justice et la médiation de la république de l’époque avait intervenu pour procéder à la réconciliation entre les deux parties.
Annour Djibrine, un habitant d’Achigueg confirme que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la cérémonie d’intronisation d’un chef de canton à Achigueg qui dérange Abdelwahid Aboud Makaye, et que c’est lui qui a attisé la tension en poussant l’autre partie comme quoi Achigueg n’est pas la terre du nouveau chef de canton. C’est pourquoi la bagarre rangée a éclaté, faisant une vingtaine de morts.
La responsabilité de l’État.
Il ne suffit point de venir en sapeur-pompier après que l’incendie s’est produit. Le ministre de l’Administration du territoire était bien au courant des tensions qui sévissaient entre ces communautés depuis plusieurs années. Avant lui et bien avec lui que ce que l’État a fait pour éviter ces problèmes ? Rien du tout.
Comme partout, les affrontements entre communautés sont attisés par le pouvoir qui les couve et fait diviser les communautés pour mieux assoir son pouvoir.
Arrivé sur place, le ministre de l’Administration du territoire cherche à rétablir l’ordre alors que l’improbable s’est produit. Il y a mort d’hommes, une chose qui semble n’émouvoir personne. Les hommes ou femmes doivent mourir tant que cette division permet d’avoir le regard ailleurs, une sorte de diversion à l’approche des élections à venir.
Idriss Déby annonce qu’il n’y a pas de dia, on fait de grands folklores pour l’annoncer que dorénavant il n’y a que la justice pour légiférer. Mais là sur place, le ministre Chaïbo demande à ce que les Salmania Hémat paient 2000 têtes de bœufs de Dia pour les 23 personnes mortes dans l’affrontement ou 150 millions de FCFA. Nous y voilà… C’est de cette façon qu’avec le truchement des sous-préfets et préfets, on spolie les citoyens, chacun tirant profit du sang versé. Sans aucune honte, on met en coupe réglée une population qui ne s’est pas encore remise de ses émotions.
Oui, il ne faut pas avoir honte de le dire, y’a n’a marre de voir l’exploitation de nos émotions dans des conflits volontairement attisés. On a marre d’entendre chaque jour, du nord au sud, de l’est à l’ouest, des familles endeuillées, parce que ceux qui les administrent ne font aucun effort en profondeur pour annihiler et prévoir le règlement des problèmes à venir. L’État a les moyens, les ressources et la logistique des institutions pour le faire, mais il s’y refuse et s’y soustrait sciemment.
Comme pour les éleveurs et cultivateurs, encore un affrontement funeste dans le Ouaddaï à Doul-Barid à cause d’un champ de culture par des éleveurs de bétail.
Qu’attend l’État pour définir un couloir de transhumance afin que les bétails des éleveurs ne viennent pas dévaster les cultures et autres agricultures des paysans ? Le régime fait exprès de laisser le désordre afin que les communautés s’affrontent et après y venir en pyromane pompier. Ça suffit la dictature.