Une quarantaine de personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées depuis samedi, au cours d’affrontements qui ont opposé les communautés sédentaires antagonistes dans la province de Ouaddaï, dans l’est du pays. Les Birgit minoritaires tiennent la chefferie de ce canton peuplé majoritairement de Mouro, qui se sentent marginalisés

Tout a commencé il y a deux ans, lorsqu’un membre de la communauté mouro a voulu construire une école coranique dans le village d’une communauté birgit, ce que celle-ci avait refusé. Il s’en était suivi des affrontements qui avaient fait trois morts à l’époque. Ce samedi, l’homme est revenu au village et s’est rendu sur son chantier abandonné. Ce qui a mis le feu aux poudres, les Birgit s’en prenant à lui violemment, mais il est parvenu à leur échapper.

Cette personne va alors rameuter les membres de sa communauté mouro, qui vont organiser une expédition punitive le lendemain. Des dizaines d’hommes armés jusqu’aux dents attaquent le village de Tileguey, où ils surprennent leurs «frères ennemis» en pleine prière. Un véritable massacre s’ensuit, 27 personnes sont tuées sur le champ, tandis que douze blessés sont évacués plus tard dans un hôpital proche, selon des sources administratives et hospitalières sur place.

175 personnes interpellées

Le canton entre alors en ébullition. Les chasses à l’homme se multiplient entre les deux communautés jusqu’à mardi, lorsque le gouvernement de transition, qui semble avoir pris la mesure de cette explosion de violences, dépêche sur place une forte délégation conduite par le ministre de la Sécurité publique en personne, le général Mahamat Charfadine Margui, pour ramener le calme.

Dernier bilan donné par le site de son ministère hier : 42 morts de part et d’autre, ainsi que de nombreux blessés. 175 personnes qui auraient participé à ces violences ont été interpellées, selon toujours la même source.

Un conseiller du Ouaddaï, le nom donné aux députés de transition, dénonce «une grande défaillance sécuritaire» lorsque ces violences ont éclaté. «Il n’y avait que trois policiers, quinze gendarmes et une vingtaine de gardes nomades présents dans tout le canton lorsque toute cette violence s’est déchaînée. Ils n’ont pu rien faire», a-t-il regretté.

Le Tchadanthropus-tribune avec Rfi

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