Les usagers qui empruntent l’ancien pont de Chagoua n’ont que des yeux pour pleurer. Suite à la décision des autorités de procéder au contrôle des armes sur le territoire national, les éléments de la Garde Nomade Nationale du Tchad (GNNT) en service à l’entrée de l’ancien pont de Chagoua font mordre la poussière aux passants.

 

Une décision salutaire ?  Si, elle est réellement appliquée dans son contexte, pour contrecarrer les menaces terroristes qui pèsent sur le pays. Sous d’autres cieux, la présence d’une force de l’ordre rassure le citoyen dans la libre circulation. Fort constant, elle est, ni plus, ni moins qu’une peur bleue au Tchad. Le cas de contrôle d’armes à l’entrée de Pont de Chagoua est un exemple frappant. L’angoisse des citoyens face aux agents de la Garde Nomade Nationale du Tchad (GNNT) est visiblement grande. Certaines femmes, débordées de peur, laissent transparaitre physiquement leurs craintes. «Je ne comprends pas pourquoi les agents de contrôle sont si brutales mêmes avec nous les femmes. Que se passe-t-il encore » s’interroge une femme (en arabe) d’une apparence timide, remorquée sur moto taxie.

   
D’après plusieurs témoignages recueillis par Alwihda, à l’entrée du pont, les avis se convergent, excepté, ceux qui estiment que l’opération est indispensable pour la prévention d’une éventuelle attaque terroriste. Pour certains, les agents de la GNNT sont courtois mais, surtout, accomplissent  leurs missions avec rigueur. D’autres citoyens ne sont pas à l’aise en présence des hommes en tenues et armés. Dans la soirée, aux environs de 17h, la fouille devient de plus en plus intense et brutale. Les agents donnent l’air d’être fatigués et se défoulent sur les usagers. Les véhicules sont fouillés de manière minutieuse, ce qui tape parfois les nerfs de ses propriétaires. « Dès votre arriver à l’entrée du pont, ils vous demandent de présenter toutes les pièces possibles avant de procéder à la fouille » lance une enseignante véhiculée. Il faut souligner que la plupart des fouillés sont les habitants du quartier Walia qui traversent le pont pour exercer en ville.

   
«  Il faut que ces arnaqueurs cessent de nous harceler tous les jours. Ils sont là pour assurer la sécurité et non pour profiter de nous  », se plaint, dans la foulée, un usager visiblement en colère. Pour éviter les contrôles des armes qui prennent beaucoup de temps et occasionnent de retard dans les lieux de travail, certains habitants de Walia (dans le 9ème arrondissement) essayent de contourner par le nouveau « pont à double voie » mais ils n’échappent toujours pas aux contrôles. 

 

Gloria Rolel (Alwihda)

 

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