5 septembre 2013 TCHAD-Corruption : Appel pour des peines plus sévères. (ABBAS Kayangar)
Le Tchad qui veut sortir de la pauvreté et du sous-développement refuse de se défaire de ces plaies qui gangrènent toutes les activités, à savoir la corruption, les détournements de deniers publics, l’impunité, l’injustice, la prolifération des faussaires de tout poil qui travaillent de concert avec certains membres véreux des forces de l’ordre, de l’appareil judiciaire et du système bancaire. Dieu seul sait combien de « piranhas », de « hyènes », de « vautours », de « gloutons » et toute sorte de prédateurs habillés en policier, en douanier, en gendarme, en juge, en directeur général, en ministre, en infirmier, en médecin, en vétérinaire, en banquier, en imprimeur, authentique ou faux, arpentant chaque jour, les arcanes et les labyrinthes de notre tissu socioéconomique pour « phagocyter » nos maigres ressources qui pourraient être allouées d’une manière bénéfique et orthodoxe à des nombreux projets dont le pays a grandement besoin.
On parle de la renaissance du Tchad, sans pouvoir sévir sévèrement contre des brebis brouteuses qui posent d’énormes préjudices à notre économie. Pour que le pays renaissance de ses cendres, il faut mettre des balises pour lutter contre la corruption, faire des études et contrôles de moralité et des antécédents pour nommer des gens à des postes. Au Tchad, on a tendance à donner souvent de la « viande » à des hyènes affamées en les nommant à des postes de responsabilité, sans penser que des millions d’autres personnes ont besoin de soins, de routes, des écoles, des hôpitaux, des points d’adduction d’eau potable, des salaires pour nourrir des familles et faire tourner l’économie. On doit aussi instaurer l’obligation de la déclaration publique du patrimoine avant toute prise de fonction dans nos services.
Tous nos services administratifs publics, parapubliques et privés sont truffés de complices, de corrompus et autres détourneurs de deniers publics qui se cachent sous la bannière du fonctionnaire « exemplaire », « débonnaire », « laborieux » et « consciencieux » pour siphonner(excuser du terme ) nos deniers publics, nos fournitures de bureaux, matériels didactiques scolaires, nos médicaments(revendus en catimini) pendant que des centaines de personnes font face à des maladies faute de soin et de médicaments. Voler au Tchad, détourner les deniers publics, arnaquer et faire usage de faux sont devenus de facteurs de notoriété, car avec la souffrance et la pauvreté, les gens ne cherchent pas à connaitre l’odeur de l’argent ou sa provenance.
Comment accepter qu’une femme n’ayant jamais travaillé puisse falsifier des documents et percevoir des salaires durant quatre longues années alors que le pauvre enseignant, le planton, l’infirmier, le secrétaire… Qui arpentent des kilomètres pour plusieurs jours par semaine pour aller à son lieu de travail, à des difficultés à joindre les deux bouts. On doit sévir par des peines sévères et en envoyant ces gens dans des véritables prisons, et non des passoires où les régisseurs acceptent moyennant des espèces sonnantes et craquantes, de laisser les
condamnés sortir nuitamment pour aller passer la nuit allégrement chez eux ou faire la java dans les bars de la ville, ne rentrant qu’à l’aube pour faire semblant d’être des prisonniers.
Supprimer des postes de "DAAFM" n’est qu’un coup d’épée dans l’océan. Au Tchad, plusieurs personnes ont été reconnues coupables de détournements des deniers publics, elles n’ont pas purgé leur peine et reviennent en force pour occuper d’autres fonctions, lorgnant l’occasion bénigne pour " engloutir" nos milliards et s’effacer quelques mois de l’espace public, le temps de se faire oublier et de digérer ces sommes faramineuses en termes de villas, de grosses cylindrées, de réalisations somptuaires, des mariages mirobolants qui feraient languir de jalousie les check des monarchies pétrolières du golfe alors que le petit peuple meurt de faim, de paludisme, de maladies liées à l’eau, etc.
On doit décréter une amnistie pour nos finances publiques en punissant sévèrement tous les corrupteurs, corrompus, détourneurs des deniers publics, faussaires et leurs complices qui éclosent chaque jour dans nos services et régies financières. On doit envoyer nos ministres, nos députés, nos directeurs, chefs de services et tous voleurs des deniers publics faire la prison, des travaux d’intérêt public en balayant nos routes, nos marchés, nos écoles, nos hôpitaux, etc. En plus des peines de prison, on doit les humilier au maximum pour décourager toute velléité visant à voler nos ressources. Et c’est de cette manière que le pays ira de l’avant, en devenant un pays riche, digne, respecté et sans cesse en mutation. Si aux USA on condamne des gens à au moins 100 ans de prison pour des délits graves, pourquoi pas chez nous? Ce n’est pas de faussaires, de voleurs de deniers publics, de criminels de sang, de violeurs…Qui en manque! Et ils continuent à jouir de leur notoriété de voleurs, de corrompus, en mettant les défis que s’est lancé le Tchad.
Des gens qui volent des millions, des milliards échappent aux mailles de la justice, narguant juges et policiers. Seuls les petits voleurs de poulets, de marmites, les pickpockets qui se retrouvent à la maison d’arrêt pour des mois ou des années d’emprisonnement. Comme si la lecture des choses se faisait en l’envers chez nous : le voleur d’un bœuf n’est pas puni, le voleur d’un œuf se retrouve entre les quatre murs insalubres pour méditer son sort, car il n’a pas de gigot de « bœuf » à donner aux régisseurs, aux juges…Lesquels n’aiment pas les œufs! Faisons en sorte que notre pays ne soit pas la Mecque des détournements, de la corruption, de l’impunité et des fraudes, en lui donnant tous les atouts et avenues pour sa RENAISSANCE déjà enclenchée. L’arrestation des trois faussaires n’est qu’une pointe de l’iceberg, les gros prédateurs de notre économie continuent d’agir et leur appétit ne cesse de croitre, après le « bœuf ».Ils veulent manger du consistant comme des « éléphants ».Concluons tout simplement ce papier par : « A beau manger sa viande jusqu’aux os, la gourmandise ne disparait jamais. »
Abbas Kayangar