La journée du 11 juillet est dédiée à la lutte contre la corruption sur le continent africain. Ngarassal Saham Jacques, coordinateur de l’ Organisation tchadienne anti-corruption, croit qu’il faut améliorer les conditions de travail des fonctionnaires pour éradiquer ce phénomène.

 

1/Quel état des lieux faire de la lutte contre la corruption au Tchad ?

 

La corruption a pris de l’ampleur dans notre pays et dans tous les secteurs de la vie publique. Elle est ancrée dans le système de vie. Au niveau de l’administration publique, il faut glisser des enveloppes. Même au niveau de l’hôpital, à l’école.

 

La lutte contre cette corruption au Tchad est encore embryonnaire. Elle est un mal qui gangrène notre société.

 

2/Les instruments et organes mis en place pour lutter contre ce phénomène sont-ils efficaces ?

 

Les mesures qui sont prises pour lutter contre la corruption ont démontré leur limite. Avant le dialogue national, il y avait l’inspection générale d’Etat (IGE) qui faisait ce travail. Mais par la suite, elle a été dissoute.

 

Les autorités de transition ont mis en place un comité de rédaction des textes pour la création d’un nouvel organe indépendant de lutte contre la corruption.

 

Pour le moment, il n’y a pas de mécanisme fiable pour lutter contre cette pratique.

 

3/Que perd le pays ?

 

Il y a la question de déperdition des ressources publiques. Dans l’administration publique, il y a peu de gens qui font le travail de manière honnête. Chacun cherche à glisser quelque chose ou à détourner un projet.

 

C’est une entrave aux droits humains. Imaginons quelqu’un qui est dans le domaine de la santé ou de l’éducation et qui détourne des milliards de franc, il fait du mal aux Tchadiens.

 

Les pauvres ne pourront pas avoir accès aux soins gratuits. Il y a des gens qui meurent parce que il n’y a pas de moyens. Et ces gens qui détournent sont libres de leurs actions. Cette manière de faire, il faut la corriger.

 

4/Voyez-vous une volonté politique dans cette lutte ?

 

Au niveau des décideurs politiques, surtout le président de la transition, il faut que la sonnette d’alarme soit donnée.

 

La corruption est banalisée. C’est devenu un mode de vie. Les détourneurs sont promus aux postes de responsabilité. Ceux qui doivent arrêter ça sont nos dirigeants. On doit récompenser les gens qui font un travail mérité et honnête.

 

Il faut penser au bon traitement des agents de la Fonction publique. Il faut encourager les travailleurs et réprimander le corrompu et le corrupteur pour arrêter la corruption

 

Le Tchadanthropus-tribune avec Tchad info

 

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