Le Golgotha des enseignants tchadiens, c’est dans cette direction. Connue sous le vocable DRH, il n’y a aucun enseignant tchadien qui ne soit victime de la magouille de cette direction mal organisée en fond et en forme. La DRH, pour n’importe quelle institution, est incontournable. Tout s’y joue. Mais curieusement à la DRH du ministère de l’éducation nationale, tout est pris en otage par un groupe de gangsters pullulés de on ne sait d’où. C’est une moquerie savamment orchestrée par les adeptes de la médiocrité. Allons dans les faits.

 

Tous les dossiers des enseignants passent par la DRH soit pour l’avancement, la titularisation, le reclassement et bien d’autres fins. Et à chaque étape, les enseignants doivent payer une somme d’argent pour voir leurs dossiers avancés. Auquel cas, les dossiers sont classés ou perdus. « Qui es-tu pour ne pas verser quelque sous mais suivre ton dossier à la DRH ? » m’apprend un enseignant qui vient d’être informé de l’égarement du dossier d’un de ses amis qu’il suit depuis plus de 50mois. « Tout vient se bloquer ici. Lorsque tu ne donnes rien, ils te disent : tu as déposé ton dossier sans l’appuyer avec un caillou, c’est pourquoi le vent l’a emporté » complète la source. Il est très incongru de voir la corruption institutionnalisée, légitimée, nourrie et carburée dans un Tchad que nous voulons tous nouveau et rebâti. Cette sorte de « banditisme administratif » bloque tout le processus d’avancement des enseignants et maintient le système éducatif un véritable pétrin.

                                                      

ET LE SIGASPE ?

 

Le système informatisé de gestion des ressources humaines des agents de l’Etat devait servir à décentraliser et automatiser le suivi des dossiers, même à distance. Le fameux Système Intégré de Gestion Administrative et Salariale du Personnel de l’Etat (SIGASPE) implanté aussi au ministère de l’éducation nationale et pour lequel l’Etat tchadien a dépensé une somme mirifique, est mis de côté pour des intérêts mesquins et sauvages des employés de la DRH. Ils ont réinventé leur SIGASPE  à eux et qui fonctionne non comme un système informatisé mais plutôt un système d’arnaque dont le logiciel principal est le pot de vin. « J’ai fait 5 ans de service en province et je n’ai connu avancement, même d’un seul pas, car il fallait que je me déplace absolument pour N’Djamena pour me plier à leur loi » se plaint un enseignant. «  Là je suis venu et j’ai dû abandonner les élèves. J’ai déjà fait presque un mois ici à N’Djamena mais rien n’avance. C’est vraiment décourageant » lamente-t-il.

 

Le ministère de l’éducation nationale, s’il souhaite résoudre les maux qui minent le système éducatif tchadien, doit toiletter impérativement ces individus de la DRH qui n’ont aucun respect pour les enseignants et pour la patrie.

A bientôt !

Nathaniel Mounoné (observateur)

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