Le comité de soutien (COSOTAN) aux leaders du CCSMR a tenu une conférence de presse dans le 18e arrondissement de Paris, avec la présence de l’avocat (Maitre Bernard Schmidt). Une conférence qui a drainé plusieurs compatriotes, et qui fut une très grande réussite. Outre la participation des Tchadiens de la diaspora, il y a eu la présence solidaire d’une représentante de SURVIE-France, et Mr Cheikh Fall de la plateforme des activistes africains.

  

Pendant les échanges, les participants ont mis un accent particulier sur le rôle macabre du gouvernement du Niger, qui depuis plusieurs décennies, n’hésite pas à livrer des opposants et réfugiés tchadiens aux régimes qui se sont succédé au Tchad, bafouant allégrement les conventions internationales.

Pour information, Mahamat Hassan Boulmaye, Ahamat Yacoub Adam et Abderaman Issa Youssouf ont été kidnappés par les services de renseignements nigériens au Niger, puis livrés au régime d’Idriss Déby. Ils ont été directement transférés par un vol spécial au Tchad et gardés dans la sinistre prison de Koro-Toro en plein désert. Dernièrement, il y a deux semaines, selon plusieurs sources, ils ont été aperçus à la prison d’Amsinéné à N’Djamena. Cette présence fut confirmée par des parents proches aux prisonniers, et une photo prise à leur insu. Mais depuis lors, aucune trace de leur présence dans ladite prison à N’Djamena, ils ont été exfiltrés pour un lieu sûr indique un officier de la sécurité qui requiert l’anonymat. Cette présence soudaine s’inscrit dans un cadre de procédure judiciaire que le régime Déby voudrait intenter à leur encontre explique une fois de plus le même officier.

  

À Paris, le comité de soutien et les Tchadiens de la diaspora voudraient étudier toutes les voies juridiques afin que la République du Niger puisse rendre compte, car, les personnes que le Niger a livrées au régime d’Idriss Déby jouissent de statut de réfugié politique. Mahamat Hassan Boulmaye est reconnu par l’OFPRA en France, et Ahamat Yacoub Adam par le HCR en Égypte. En aucun cas le gouvernement du Niger n’a le droit de les remettre à un régime qui risquerait de les faire disparaître.

L’autre aspect du problème qui a été relevé est l’absence à leur côté de leur compagnon de route Abderaman Issa Youssouf. Beaucoup de rumeurs laissent entendre qu’il serait mort pendant sa détention, d’abord parce qu’il est diabétique et il manquait cruellement de soins et d’insuline. Voilà un cas qui devrait interpeller les associations de droits de l’homme jusqu’à présent muettes sur le sujet. Depuis leurs incarcérations et jusqu’à ce que la presse en parle, aucune association nationale ou internationale n’a pris le temps de chercher à interroger le gouvernement tchadien sur leur cas, en dehors des communiqués de dénonciation.

Il est temps maintenant d’interroger le Niger qui est devenu champion d’extradition des Tchadiens dans des situations où leurs vies sont en danger. Il faut amener le régime nigérien sur un terrain juridique, et lui demander pourquoi il ne respecte pas les conventions internationales en matière de droit de l’homme, dont il est signataire ?

C’est par ces interrogations que le combat doit commencer.

 

Tchadanthropus-tribune

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