La société de production de coton, propriété du groupe singapourien, est en plein marasme économique.

Olam a-t-il fait une bonne affaire en acquérant 60% des parts de la Cotontchad en avril dernier ? Huit mois après cette opération, la situation de l’ancienne société publique est des plus préoccupantes. La production a gravement chuté, entraînant de vives tensions au sein de la direction. De nombreux employés ont été mis en chômage technique.

Dissensions

Illustration de ce contexte, Mahamat Issa Halikimi, DGA de la Cotontchad nommé par Idriss Déby en mars, a adressé le 13 décembre une lettre à l’ensemble des directeurs de la Cotontchad, s’étonnant « de ne pas apparaître en copie » de tous les échanges avec le DG, Jacky Rivière, par ailleurs patron d’Olam au Tchad. Dans cette note que la Lettre du Continent s’est procuré, le ton se veut ouvertement menaçant. Mahamat Issa Halikimi menace de « faute professionnelle » tous ceux qui ne lui feraient pas suivre ce type de correspondance.

L’inquiétante baisse de la production cotonnière a particulièrement exacerbé les tensions entre les deux hommes ces derniers mois. Encouragée par le Fonds monétaire international (FMI), la privatisation de la Cotontchad a provoqué une vague d’optimisme, Olam annonçant sa volonté de porter la production à 300 000 tonnes d’ici 2023. Or celle-ci est tombée à 25 000 tonnes en 2017. De nombreux cadres n’hésitent plus à dénoncer la gestion de la société et les méthodes de management du groupe singapourien.

Chômage

Ce contexte a poussé Olam à prendre des décisions drastiques. Le 22 septembre, Jacky Rivière a publié une note interne « portant mise au chômage technique » pour une durée minimum de trois mois à compter du 1er décembre 2018. Dans cette note, plusieurs critères sont avancés par la direction pour justifier le départ temporaire de certains employés permanents. La direction cible notamment « les agents occupant des postes dont ils n’ont pas le profil » ou « relativement superflus ». Les employés mis sur la touche perçoivent depuis le 1er décembre un demi-salaire.

Autre symbole des difficultés que traverse la Cotontchad, le DG des relations industrielles, Dingammadji Madjori Solness, ancien général de l’armée tchadienne et ex-gouverneur du Mayo-Kebbi (ouest), a notifié, le 7 décembre, la suspension de tous les acomptes en raison d’une situation financière « très tendue ».

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent

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