J’ai décidé de faire un don humanitaire historique, pour soulager mes compatriotes dont le système de santé ne permet toujours pas aujourd’hui de traiter, tester, et soigner massivement les malades. Des dizaines de milliers de tests, masques, gants, combinaisons, plusieurs tonnes de matériels, tout pour protéger mes frères, et sœurs tchadiennes dans le besoin.

J’ai contacté les points d’accès les plus légitimes et impartiaux pour organiser et faire parvenir la cargaison, après des échanges positifs au début, silence radio et finalement un refus infâme, ordonné par les autorités !

Mes frères et mes sœurs je suis avec vous dans l’épreuve que continue d’affronter notre pays. Presque toutes les familles tchadiennes ont eu des décès suspects ces derniers mois et j’aimerais m’associer à la douleur des uns et des autres.

La pandémie n’est pas encore derrière nous et tue toujours. L’absence d’infrastructures et de matériels médicaux oblige à faire un choix entre sauver des vies et protéger l’économie. Ce choix est une impasse.

C’est pour cette raison que j’ai décidé de répondre aux nombreuses sollicitations et à notre devoir commun d’humanité. Comme vous le savez, je participe depuis plusieurs mois à la lutte contre la propagation de la pandémie, et je resterai jusqu’à ma dernière heure l’enfant résolu de mon pays meurtri.

Toute aide doit être bienvenue et toute aide doit parvenir aux nécessiteux. Il est inconcevable de détourner une aide humanitaire, il est criminel d’empêcher qu’elle ne parvienne jusqu’à ceux dont le métier est de sauver des vies.

Conseil supérieur des affaires islamiques, Comité de veille et de sécurité sanitaire. Comment notre pays peut se passer des matériels qui lui font aujourd’hui tant défaut ? Comment notre pays peut faire l’économie de diagnostiquer, accompagner et guérir des patients ?

En désespoir de cause je dois avouer que c’est écœurant. Qu’on soit partisan ou opposant de la dictature tchadienne, chacun d’entre nous connait les besoins sanitaires énormes, encore plus dans le contexte actuel. Refuser l’expression de la solidarité nationale et humanitaire n’est acceptable ni moralement ni humainement.

Personne ne pourra empêcher le Tchad de prendre en main son destin. Je reste avec vous et ne baisserai pas les bras. Courage à vous mes frères et sœurs, ensemble.

Abakar Manany

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