Créer un parti politique au Tchad est devenu ces dernières années, un véritable business. Chaque citoyen, pour se faire une place au soleil, crée automatiquement un parti politique.
 Au pays de Toumaï, les partis politiques sont en passe de devenir «des fonds de commerce». Aux yeux de certains, ces formations politiques sont des «machins». Estimés à plus de 230 partis politiques, beaucoup les ont créés, simplement parce que X, est devenu ministre grâce à son parti politique ou s’est acheté une voiture, construit une villa. C’est le «pourquoi pas moi». Généralement, c’est à l’approche des échéances électorales que surgissent ces partis politiques satellites. N’ayant pas de bases politiques solides, ces formations politiques n’attendent que les subventions de l’Etat.
C’est l’exigence de la charte des partis politiques «l’Etat octroie annuellement une somme de 5 000 000 FCFA à tous les partis politiques formels». Les articles 52 et 55 de la même charte font obligation aux partis de respecter un certain nombre d’obligations pour prétendre à ces subventions. Entre autres obligations, tenir des congrès et assemblées générales régulièrement, avoir un siège national… Le non respect de ces conditions leur fait perdre le bénéfice de cette subvention.

En principe, ces partis politiques ont vocation à s’implanter sur l’ensemble du territoire. Pour cela, ils doivent organiser des missions d’installation de leurs cellules de base au niveau régional… Or, au Tchad, pour certains partis politiques depuis leur création, n’ont participé à aucune échéance électorale, ni tenu des congrès ou assemblées générales avec leurs militants. Pire encore, ces partis politiques n’ont pas de sièges. Selon les sociologues Joseph Lapalmbara et

Myron Weiner, pour parler d’un parti politique au sens propre du terme, il faut la réunion simultanée des 4 éléments: une organisation durable; une organisation locale bien établie, entretenant des rapports réguliers et variés avec l’échelon national; une volonté délibérée des dirigeants nationaux et locaux, de prendre et d’exercer le pouvoir, seul ou avec les autres, et non pas simplement d’influencer le pouvoir. Et enfin, il faut un souci de rechercher le soutien populaire à travers les élections ou de toute autre manière.

Ce que dit la loi

Paradoxalement au Tchad, créer un parti politique, c’est accompagner les partis les plus forts. C’est aussi, se faire de l’argent ou chercher à se tailler une haute fonction. . . Pourtant, la charte des partis politiques en son art. 10, dispose que: «tout parti politique fondé sur une cause ou en vue d’un objet illicite, contraire aux lois, aux bonnes moeurs ou qui aurait pour but de porter atteinte à l’indépendance, à la souveraineté, à l’intégrité et à la sécurité du territoire national, à la forme républicaine, à la laïcité de l’Etat ainsi qu’à l’unité nationale, est nul et de nul effet». L’anarchie aidant, l’on assiste à la prolifération des partis politiques… Cette charte fait aussi obligation aux partis politiques de justifier de la tenue régulière des instances statutaires (assemblée générale, congrès, session). Pour les élections présidentielles, la charte des partis politiques souligne, que le candidat doit verser un cautionnement de 5 000 000 FCFA remboursable si le candidat a obtenu au moins 10% des suffrages exprimés au premier tour. Pour les élections législatives 100 000 FCFA, si la liste obtient 5%. Les élections locales 50 000 FCFA si la liste obtient 5% des suffrages exprimés. A l’orée des échéances électorales de 2011, il a été décidé unanimement par les leaders, que tous les partis qui n’auront aucun représentant à l’Assemblée nationale, seront dissous. Mais, la décision semble oubliée

Danzabé Wigné                                                                                                                                                                          


Convergence pour une Émergence Citoyenne au Tchad

 
 

 

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