Aujourd’hui 03 février 2015, des structures et personnalités, universitaires, militants des droits de l’homme, homme politique de gauche et amis commémorent la disparition de IBNI. Professeur en Mathématique ayant servi principalement en France (université d’Orléans), en Algérie, au Niger (Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey, faculté des sciences), au Tchad (université Ndjamena, faculté des sciences exactes et appliquées) etc.

Ibni oumar disparut à N’Djamena dans la nuit du 03 févier 2008, dans des conditions tragiques. En effet, cette nuit là, le Professeur IBNI fut enlevé de son domicile par des éléments de la garde présidentielles sur ordre d’Idriss Deby (président du Tchad) avant d’être torturé et ne plus, jusqu’ici, donné signe de vie. En faite, enseignant à l’université de Ndjamena dont il a été recteur, et directeur du centre National d’Appui à la Recherche (CNAR), Ibni Oumar était un homme politique socialiste de renommé international. D’ailleurs, il rentrait de Dakar ou il participait à un séminaire organisé par la Fondation Jean Jaurès. (Jean Jaurès fut un grand penseur et socialiste français), quant cette nuit là, il fut soumis au sort dégradant dont ces camarades socialistes du monde, ses amis les universitaires et sa famille se plaignent encore.


A la suite de cette disparition criminelle intervenue par l’action des hommes de Deby, et sur initiative de militants des droits de l’homme, d’universitaires du monde entier, en particulier les mathématiciens, une procédure a été engagée afin de faire toute la lumière et établir les responsabilités relativement à cette affaire. C’est ainsi que sous les soins du président français de l’époque (Nicolas Sarkozy), le gouvernement mettait sur pieds une commission d’enquête qui a rendu ses conclusions le 03 septembre 2008.


D’autres parts, l’assemblée française vota une résolution portant création d’un comité de suivi international du dossier Ibni oumar.


Tout récemment le sénat français a  mis des siennes et a fait également voté une résolution exigeant une enquête parlementaire a propos du cas Ibni Oumar Mahamat Saleh, manifestement torturé avant de rendre l’âme.

 

Comme on s’y attendait, le tchadien qui conduisait l’enquête tchadienne sur le dossier ibni fut un inconditionnel de Deby: initialement avocat de la famille IBNI, l’Homme retourna la veste, devint l’avocat et ministre de la justice de Deby(le principal suspect) et finit par déclarer un non lieu.

 

C’est donc à juste titre que les résolutions de l’assemblée et du senat français intervinrent pour une enquête véritablement indépendante.


Actuellement une information judiciaire est en cours au parquet de paris.


En outre, des procédures sont engagées au prés du comité contre la torture à New-York, (institué par la convention internationale contre la torture de 1984), au prés du conseil des droits de l’Homme en Suisse (Organe intergouvernemental des Nations unies). Par ailleurs, le procureur de la république est saisit en vue d’une éventuelle action devant la cour pénale internationale.


En réalité, ce sort qui fut fait au Professeur IBNI est un évènement qui a une triple portée.


D’abord c’est une affaire de droit de l’Homme, puisque les preuves sont faites que le Professeur IBNI était chez lui et qu’il fut enlevé par la garde présidentielle. Des lors on n’a plus retrouvé des signes de son existence. Par conséquent, il s’agit de torture et d’assassinat. Cette  situation ne saurait laisser indifférent les militants des droits de l’homme ainsi que les institutions publiques internationales qui luttent en faveur des droits humains dont le premier est le droit à la vie. Plus précisément, c’est un droit universel par ailleurs reconnu par le monde entier, qu’à la famille IBNI de revendiquer la dépouille de son membre afin, éventuellement d’une sépulture digne de lui.

 

Deuxièmement, c’est une menace contre la démocratie. En effet, le Professeur IBNI, universitaire qu’il était, était de surcroit socialiste, porte parole de la coalition des partis de l’opposition civile démocratique au régime de Deby. Personnellement, à l’occasion de la rébellion de 2008 au Tchad, le Professeur Ibni a professé comme toujours être contre la violence comme mode de prise ou d’exercice du pouvoir : il privilégiait la lutte démocratique et ne saurait faire autrement lui qui est connu de l’international socialiste. Au moment ou les vieux dictateurs jadis divinisés de l’Afrique , sont chassés par leur peuples (cas du Burkina), Idriss Deby, le président tchadien, conscient que le droit international contre la torture s’appliquera à lui, crée la diversion en engageant les soldats tchadiens dans les guerres au sahel comme au Mali. C’est pourquoi, certainement, d’autres structures et personnalités politiques du monde entier  soutiennent la cause IBNI : Ce faisant, ils soutiennent la démocratie c’est-à-dire un pouvoir élu, une alternance électorale périodique, la bonne gouvernance, les libertés publiques dont celles d’associations et de la presse. Ces valeurs sont irréversibles et s’introduiront au Tchad comme elles s’installent au Burkina Faso.


Enfin, le cas IBNI est une atteinte au savoir car la communauté universitaire en particulier celle du Tchad qui en a tant besoin, a accusé ainsi une grave perte.


C’est ce qui justifie, en toute logique, toute la lutte que mène par ailleurs le centre international de mathématique pure et appliqué (CIMPA).


C’est le lieu de remercier les institutions publiques internationales, l’assemblée et le sénat français, les organisations des droits de l’homme, les personnalités et structures universitaires pour la lutte qu’ils mènent en faveur d’une véritable enquête indépendante sur le cas IBNI. Toute chose qui pourra permettre à sa famille de savoir ce qu’il en est advenu de son corps.

Pour le compte de la famille, les descendants d’Ibni sont plus que jamais engagés à lutter, par les moyens du droit international, en vue d’obtenir les restes de son corps pour pouvoir organiser son deuil et ses funérailles.

Nous pensons que, il s’agit là de droit de l’Homme et d’un cas qu’on ne doit pas laisser faire école au 21 eme siècle ou des criminelles des décennies passées sont encore poursuivi par la justice.

Au-delà de cette portée humanitaire, nous pensons que il s’agit pour les tchadiens et pour tous les démocrates du monde d’un défi à relever : c’est le défi de la démocratisation de la gouvernance au Tchad comme partout ailleurs ou des dictatures survivent.


A bas les dictateurs

A bas les criminelles

Vive la démocratie

Vive les droits de l’Homme

Vive les institutions internationales de lutte contre la torture et pour les droits de l’Homme et la démocratie.

Vive les camarades, amis, frères et sympathisants de Feu IBNI OUMAR

Que la lutte continue

 

IBNI OUMAR MAHAMAT SALEH BRAHIM

 

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