Le président de la République a effectué hier après-midi, une visite inopinée sur le site du chantier de construction de la Maison d’Arrêt de N’Djamena à Klessoum, pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux.

La Maison d’arrêt de N’Djamena à Klessoum, localité située à une vingtaine de kilomètres à la sortie sud-est de la capitale est bâtie sur une superficie de 3,5 hectares. La pose de la première pierre de construction a eu lieu le 4 novembre 2013. Ce complexe carcéral qui répond aux normes internationales devait en principe être livré dans un délai de 18 mois. Sur le terrain, 5 ans après, les travaux ne sont exécutés qu’à 43%. Pourtant, l’entreprise en charge de l’exécution des travaux a encaissé 48% du coût global des travaux qui s’élève à 3 milliards 217 millions de F CFA, financé sur fonds propre de l’Etat. Sur place, le Chef de l’Etat Idriss Déby a eu à constater « tout un festival de malfaçons ». La première la plus visible est la conception de la clôture. La fondation du mur de 4m est faite à fleur le sol, une partie en béton armé et le restant en briques, explique la Présidence.

– « Pourquoi avez-vous fait cela ? », interroge le Président de la République ; 
– « Cela est contenu dans le cahier de charge des travaux », répond l’ingénieur des travaux de la société moderne de construction. Le Chef de l’Etat s’est ensuite tourné vers le responsable du bureau d’études SICAM : 

– « Pourquoi avez-vous laissé faire cette malfaçon ? » ; 
– « J’avais fait la remarque en son temps, mais cela n’a pas été prise en considération », répond-t-il ; 
– « Je ne suis pas du domaine, mais cette bourde doit être réparée à la charge de l’entreprise bien sûr », tranche le Président de la République Idriss Déby. 
– « Vous avez reçu 48% des 3 milliards 217 millions de F CFA, montant total des travaux. Vous devez livrer cette maison d’arrêt en 18 mois, nous sommes à 5 ans. Quel est le problème ? On ne peut encaisser 48% de l’enveloppe et exécuter les travaux à 43 % », poursuit le Président de la République. 
– « Je vois quatre brique posées par ci, deux par là, cela veut dire que vous êtes en arrêt depuis belle lurette. Je suis passé la semaine dernière ici, il n’y avait personne au chantier », précise pour sa part, le ministre de la Justice, Djimet Arabi. 
– « Toutes les malfaçons constatées doivent être reprises et chaque partie doit assumer sa responsabilité », conclut le président de la République. 

 

Ce complexe carcéral comprend entre autres, des cellules communes, des cellules VIP, un quartier de haute sécurité pour les détenus dangereux, des cellules pour les détenus femmes et mineurs, des terrains de sport, des espaces de prière, une infirmerie et un château d’eau 30 m3.  Le président de la République avait à ses cotés pour cette visite, le garde des sceaux, Djimet Arabi,  le ministre des Infrastructures, des Transports et du Désenclavement, Abdéramane Mouctar Mahamat et quelques-uns de ses proches collaborateurs. Le président tchadien, Idriss Déby Itno a fustigé la gestion opaque des communes lors d’une communication faite ce lundi à l’attention des dix maires des communes d’arrondissement de la capitale à la présidence de la République.

Le chef de l’État a déploré la gestion opaque et le népotisme qui gangrènent le bon fonctionnement de leurs communes respectives. Il leur a donné un ultimatum de 72 heures pour remettre de l’ordre en attendant que le gouvernement prenne de mesures fortes dans les jours à venir pour remédier à la situation.

Tchadanthropus-tribune avec Alwihda info

 

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  • Que du pipo car si on considère que l’entreprise a reçu 48% et que que son avancement est de 43% en tenant compte de l’avance de démarrage remboursable généralement au Tchad a 80% d’avancement des travaux, un petit calcul nous montrera que c’est plutôt l’état qui est redevable à l’entreprise et non l’inverse. Ceci justifiant l’arrêt des travaux. Quant à la conception de la clôture l’étude a été mal faite donc ni le bureau de Controle et ni l’entreprise ne peuvent y remédier mais ils peuvent émettre des observations et seul le Maitre d’ouvrage (c.a.d. L’Etat) peut prendre une décision car ces modifications induise automatiquement un surcoût. Donc en résumé tout ceci n’est que cirque et tapage.

    Commentaire par Moustapha mahamat le 26 juillet 2018 à 13 h 25 min
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