Zenaba Orti, vaillante activiste Tchadienne et fougueuse défenseure des droits de l’Homme, mais reconvertie depuis peu en soutien inconditionnel au système qu’elle combattait hier, s’est indignée sur le comportement des jeunes de Walia après leur refus que lequel lycée de Walia portât le nom du défunt Zakaria Fadoul Kitir. Ainsi, la déconstruction des écrits de Zenaba obéira à deux temps, principalement.

Dans un premier temps, Zenaba Orti a écrit en qualifiant aux jeunes de Walia 《des jeunes qui n’ont aucun respect pour les morts 》. Soit. Mais la question qui se pose ici est celle de savoir : est-ce que le défunt Zakaria Fadoul Kitir de son vivant avait du respect pour les morts ? La réponse est évidemment non. Car voici ce que le défunt Zakaria Fadoul Kitir avait dit à propos du Président François Ngarta Tombalbaye lors de sa déposition devant les chambres africaines extraordinaires en sa qualité de témoin en la date du 01 octobre 2015. Il avait déclaré en effet que : 《je détestais le Président François Ngarta Tombalbaye. Je le voulais à mort. Je le haïssais. Et je le haïssais à mort. Lorsque j’ai appris sa mort, j’étais à Moussoro. Et j’avais fêté sa mort 》. Terrible déclaration ! Insupportable déclaration ! Surtout venant d’un musulman comme lui. Le défunt Zakaria Fadoul Kitir avait déclaré devant la face du monde qu’il avait fêté la mort de son Président François Ngarta Tombalbaye. Rappelons que, François Ngarta Tombalbaye fut le Premier Président de la République du Tchad. Et quoi qu’on puisse lui reprocher, on ne va jamais lui reprocher le fait qu’il a joué un rôle majeur dans le processus de l’indépendance du Tchad. Car c’était bien lui qui avait lu l’acte d’indépendance du Tchad en faisant ainsi du Tchad un État indépendant, souverain et libre. Donc, il restera toujours et à jamais dans la conscience collective des Tchadiens comme étant le premier Président du Tchad. Ne serait-ce que pour ces aspects symboliques, il mérite respect et égards. Par conséquent, sa mort ne devrait pas être fêtée. Mais pourtant, le défunt Zakaria Fadoul Kitir l’avait fait. Est-ce qu’il avait vraiment du respect pour les morts ? C’est seule Zenaba qui pourra nous répondre. Un autre aspect que Zenaba ignore certainement, c’était la rébellion de l’époque. En 1975, à l’annonce de la mort du Président François Ngarta Tombalbaye, les Présidents Goukouni Weddeye et Hissein Habré faisaient face au régime de Tombalbaye les armes à la main dans les montagnes du Tibesti. Lorsqu’ils avaient appris la mort du Président, certains combattants avaient voulu se réjouir. Mais ils furent stoppés net par leurs chefs Goukouni Weddeye et Hissein Habré. Alors, ils leur furent savoir à ces combattants que même s’ils combattaient Tombalbaye par les armes, il reste à leurs yeux un Tchadien, un compatriote. Leur divorce politique et idéologique avec le Président Tombalbaye ne voulait pas signifier pour autant qu’ils ont fait abstraction par là au principe de l’humanité qui fonde toute âme humaine à la conservation de sa vie. Point de réjouissance et moins encore de fête dans les rangs de rebelles de la mort du Président Tombalbaye. Un acte humanitaire doublé du patriotisme. Car il est strictement interdit dans l’islam de fêter ou de se réjouir de la mort d’un être humain fût-il un ennemi mortel.

Dans un deuxième temps, la colère des jeunes du lycée de Walia est compréhensible dans la mesure où le défunt Zakaria Fadoul Kitir n’y a jamais enseigné dans ce lycée depuis sa fondation en 1994. Beaucoup de ces élèves ignorent royalement et le défunt et les travaux scientifiques duquel défunt. Et pis encore, ils n’ont jamais été informés, ni associés et moins encore sensibilisés pour la cause. Faut-il rappeler que, le lycée de Walia était initialement un lycée communautaire. Il fut fondé par des particuliers. Ils ont construit ce lycée brique après brique et ce de leurs propres mains. Ces parents d’élèves face à l’absence d’une école pour la formation de leurs enfants n’ont pas vraiment attendu le concours de l’État pour le faire. Ils ont cotisé leurs maigres moyens et pour la construction de l’école et pour le paiement des salaires des enseignants de 1994 jusqu’à l’an 2000 avant que l’État ne prenne le relais. Et ces élèves du lycée de Walia veulent ainsi rendre hommage parmi ces parents d’élèves qui ont tant donné pour ce lycée en le parrainant en guise de reconnaissance et de gratitude. Est-ce que c’est vraiment difficile à comprendre ? Il faut que les attentes de ces lycéens soient prises en compte. C’est fondamental pour le bon fonctionnement duquel lycée. Et ces parents d’élèves qui ont tout donné pour ce lycée ont des noms : ils s’appellent Djibrine Paul, Mbang-Madi Bernard et Moustapha Magadi.

NB : Le nom d’un défunt marqué sur une quelconque plaquette, le monument d’un défunt déboulonné ou encore les écrits d’un défunt critiqués ne veulent pas pour autant dire que le défunt à été offensé voire profaner. Bien au contraire, il y a profanation quand la tombe du défunt ou son corps sans vie aient été traités de façon immorale, indigne et irrespectueuse. Or dans le cas d’espèce, nous ne sommes guère dans le cas de profanation. C’est important d’apporter cet éclairage. Car beaucoup spéculent à tort et à travers sur ces différents aspects.

Cordialement Zenaba Orti !

Brahim Oguelemi

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