Une proposition de loi instruit par le ministre de la Justice Mahamat Ahamat Alhabbo a fuité, et créée énormément de polémique sur les réseaux sociaux et dans les différents bureaux de l’administration.

Analyses.

La proposition de loi d’amnistie N° 21 qui a fuitée pose quelques problèmes de lisibilité équivoque sur une partie des personnes dont les noms y figurent. Dans cette liste il y a seulement les prisonniers de l’UFR, mais depuis que la liste est dehors, plusieurs langues affirment que tous ne sont pas les prisonniers de l’UFR. Il y a ceux qui sont connus et quelques-uns, mais de l’ajout y a été fait selon plusieurs sources, car il y a formellement des prisonniers de droit commun, comme celui qui a assassiné sa femme et son amant et qui a prit 40 ans (Nous allons finir notre investigation avant de revenir sur ce cas).

Parmi les noms, le nom de Mr Hanno est repris par deux fois (Mahamat Hanno, et Mahamat Abdelkerim Hanno). Mais, au-delà des formules, il faut aussi prendre en compte un lobby au sein du ministère de la justice, du CMT et même plus loin, qui veut faire place nette à certains politico-militaires aux dépens des autres.

La proposition d’amnistie faite est frustrante pour ceux qui n’y voient pas leurs noms quoi qu’on en dise. Ni le président de l’UFDD, le général Mahamat Nouri, ni le docteur Abakar Tollimi, ni encore le docteur Bichara Idriss Haggar ne sont cités, alors que sur le document qui les condamnait, ils y sont clairement cités avec les formules très graves. La proposition d’amnistie N°21 devrait être général sans lister les noms comme celle avancé post-forum MPS en 2018 qui soi-disant prend une entité de personnalités de 1991 à 2018.

Encore, il faut demander aux juristes de se pencher sur cette amnistie qui porte la signature d’Idriss Deby, mais qui ne comporte pas de date.

Dans cette même amnistie, si l’on voit l’article 3, le général Mahamat Nouri Allatchi, Dr Abakar Tollimi, et Dr Bichara Idriss Haggar sont exclus de cette amnistie, car leur chef d’accusation est clairement cité comme ne faisant pas partie de cette décision.

Joint par la rédaction, le ministre de la Justice Mr Mahamat Ahamat Alhabbo explique qu’il n’y a pas lieu de faire une autre amnistie pour des gens qui ont été déjà amnistié en 2018 sous le règne d’Idriss Deby.

Pour une réelle volonté de dialogue et de paix, il faut jauger tous les paramètres.

Le ministre de la Justice devrait faire son possible avec ceux vers qui cette proposition est faite pour qu’il n’y ait aucune fuite afin de ne pas créer une mini crise de susceptibilité des uns et des autres, ou le ministre de la Justice et le porte-parole du gouvernement de la transition aurait dû communiquer pour une meilleure explication des textes, mais au Tchad on s’en fout éperdument des dommages collatéraux. Tant pis si le président de la transition Mahamat Idriss Deby en prend pour son grade, il faut privilégier la bande des copains.

Vraie amnistie, vrai dialogue, vraie réconciliation, ou calcul aux rabais ?

Pour dire vrai, où sont les noms des prisonniers de FACT ? Alors que ces prisonniers ont subi dans leurs chaires l’injustice glaçante bravant les conventions de Genève, sous l’œil complice et silencieux de la communauté internationale.

Où sont les personnes déportées silencieusement des autres pays limitrophes du Tchad sans que l’on veuille dire si elles sont vivantes ou plus de ce monde ?

Il faut pour les Tchadiens une paix de brave, sincère et complet dans l’inclusivité absolue s’il faut faire table rase du passé et construire un autre Tchad.

Une autre proposition de loi doit être proposée reprenant la liste nominative des 39 personnes citées par la justice en 2008 et 2009, y compris les prisonniers de FACT qui sont en prison. Le général Mahamat Nouri, Dr Abakar Tollimi, et Dr Bichara Idriss Haggar ont droit à la dignité de voir clairement leur nom amnistié, sans cela il y a quelque chose de pas claire dans ce projet.

Que ceux qui veulent promouvoir leur copain attendent de le faire en leur nom, mais pas sur le dos des Tchadiens.

Sabotage de processus de dialogue

Depuis que le président de la transition Mahamat Idriss Deby affirme un dialogue inclusif, les saboteurs de la paix, et ceux qui ne veulent pas d’un Tchad réconcilié avec ses fils sèment la terreur dans tout le territoire tchadien, et dans la capitale N’Djamena. Comme par hasard les règlements de compte ont commencé. Assassinat des citoyens, menace sur les activistes avec qui le président de la Transition a pris un engagement de retour dans la sécurité. On entend même un chauffeur de l’ambassade du Tchad à Paris, un certain Abakar Souleyman émettre un message sur le réseau social Beri media informant et citant nommément des gens appelant à la vengeance. Mieux ou pire, un autre lui emboite les pas pour appeler tous ceux de nos frères de la communauté Zaghawa à s’en prendre aux activistes qui sont rentrés au pays.

Le sabotage de processus de dialogue et de paix est l’œuvre des Toro-Boros soudanais établis au Tchad depuis des décennies et leurs partisans, avec quelques tchadiens qui craignent de perdre leurs acquis si les Tchadiens retrouvent le chemin du dialogue et de la paix.

Que le président du CMT ne soit pas piégé par des bons pensants, qui sont en réalité des mauvais conseillers de mauvaise foi et calculateur.

Ils sont nombreux ceux qui attendent l’échec de cette transition et le faire porter sur la seule personne du président de la transition. Ils sont nombreux aussi eux qui manigancent dans les couloirs des bureaux, pendant les diners qui ne sont en fait que des réunions clandestines entre généraux et officiers, et qui attendent le moment de passer à l’acte. Le tandem du complot de l’intérieur, avec l’extrême intelligence de certains responsables Toro-Boros y compris la complicité au sein de l’armée tchadienne est plus qu’évidente.

C’est aux tchadiens de toutes les couches d’être vigilants, solidaires pour se dire que plus jamais les affres du passé ne doivent se produire…

Les armes seules sans la conviction des hommes sont vaines.

Sinon, le chaos n’est pas loin. 

 

Amnistie GeneraleOrdonnance N° 19 de 1991 2018 PDF

Liste rebelles amnistiés déc Ordonnance N°021

 

Tchadanthropus-tribune

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