Au Tchad, la polémique enfle à l’approche du forum national devant aboutir à l’élaboration d’une nouvelle Constitution voulue par le président qui a souhaité que les institutions soient revues et que le mandat présidentiel soit aussi limité à deux. Cependant, l’opposition estime que l’urgence n’est pas un forum mais un dialogue politique inclusif. Au Tchad, le processus politique est bloqué, un peu plus d’un an après la réélection d’Idriss Deby à un cinquième mandat d’affilée. Une soixantaine de partis politiques – le tiers des partis légalisés au Tchad – avec, à leur tête, le chef de file de l’opposition, ont appelé, vendredi 9 juin, à l’organisation d’un dialogue politique au lieu d’un simple forum sur les institutions. Le Tchad est « malade et mérite une concertation politique plus large», disent-ils. « Une soixantaine de partis politiques pense en effet que la situation du Tchad est très grave et qu’il faille, dans ces conditions-là, aller au-delà d’un simple « le Tchad n’a pas de force indicative ; le Tchad n’a pas de pouvoir de coercition ». Il faut que le pouvoir accepte d’organiser un dialogue inclusif qui a une charge politique plus grande et qui, donc, peut donner des orientations plus précises au système», a déclaré Saleh Kebzabo, chef de file de l’opposition. Du côté du pouvoir, c’est une fin de non-recevoir. « La réforme des institutions est l’une des promesses de campagne sur la base desquelles le chef de l’Etat a été réélu. L’essentiel pour nous, parti au pouvoir, c’est de rendre nos institutions plus viables, dynamiques. Par conséquent, solliciter en ce moment précis un dialogue inclusif, c’est tout simplement être hors sujet », a pour sa part déclaré Maître Jean-Bernard Padaré, porte-parole du Mouvement patriotique du salut (MPS). Le processus de réforme est lui-même confronté à des difficultés financières qui risquent de compromettre la bonne exécution de son agenda.

RFI

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