N’DJAMENA (Xinhua) – Au Tchad, les citoyens éprouvent d’énormes difficultés pour se faire délivrer une carte d’identité nationale. Ce service public, concédé depuis deux ans à une société privée, souffre d’une grande lenteur.
Dans la cour du Commissariat central de N’Djaména, qui abrite également la Direction de l’Immigration et de l’Emigration, une centaine de personnes se bousculent pour obtenir la carte d’identité nationale. Certains demandeurs confient être venus de bonne heure, alors que les bureaux ouvrent à 7 heures 30, voire 8 heures.
« Je suis ici autour de 5 heures du matin pour me mettre dans le rang, il y avait déjà une dizaine de personnes en place », affirme Ousmane Chérif, un jeune homme.
« Ma carte d’identité nationale, délivrée en 2002, est arrivée à expiration le mois dernier. Depuis trois jours, je n’arrive pas à la faire renouveler », se plaint Dounia Jacques, un agriculteur venu de Moundou, au sud du pays. Comme lui, beaucoup de demandeurs rentrent souvent bredouille, à la fermeture des bureaux.
Pour cette carte qui se délivre normalement à 4.000 F CFA, certaines personnes déboursent souvent plus pour l’obtenir plus vite. Des « coursiers », à l’entrée du service de délivrance, proposent aux demandeurs leurs services. Au bout du compte, l’on peut débourser 6.000 F CFA, voire davantage, pour obtenir le précieux sésame.
Depuis deux ans, l’Etat tchadien a concédé à l’entreprise SOGEC- Tchad l’exploitation du service de délivrance de la carte d’ identité nationale du passeport.
« Au début, nous accueillions 60 demandeurs de la carte d’ identité par jour. Au fur et à mesure que le besoin allait croissant, la société a augmenté ses capacités d’accueil jusqu’à 200. Mais la demande reste toujours supérieure à l’offre », déclare un employé de la SOGECT-Tchad qui requiert l’anonymat.
Selon lui, contrairement à la différence de l’ancien système de délivrance de la carte, le nouveau mécanisme est trop lent, à cause de la centralisation de la délivrance à l’unique centre de N’Djaména, au Commissariat central.
La lenteur se justifie également par la différence du système actuel (allemand) avec les précédents (français et belge), selon cet employé. « Le personnel de la nouvelle société, qui a bénéficié d’une formation rapide, est obligé d’introduire des mots de passe, comme remplacement, renouvellement ou nouveau, pour la délivrance de la carte », dit-il.
L’ancienne exploitante du service de carte d’identité nationale, la SEMLEX Electronique, avait déconcentré les activités dans deux arrondissements de la capitale et dans les deux principales villes secondaires (Moundou et Abéché). Mais au fil des temps, une commission du contrôle d’Etat a constaté que les machines des autres centres secondaires tombaient en panne et n’étaient plus réparées.

« II faut repartir à nouveau vers cette déconcentration et avec des méthodes plus sécurisantes de délivrance de carte », estime Moussa Brahim, fonctionnaire à la Direction de l’Immigration et de l’Emigration. 


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