Que ce soit dans le domaine militaire, dans celui de la diplomatie ou dans celui des affaires, le président Idriss Déby Itno assure la formation de ses fils en leur confiant des postes clés de son Administration. Tour d’horizon exclusif.

Alors que son père, Idriss Déby Itno (IDI), revêtait le treillis de commandant en chef pour aller « anéantir » Boko Haram dans le bassin du lac Tchad, un de ses fils, Zakaria Idriss Déby, avait lui aussi fait le chemin depuis N’Djamena au début d’avril.

Ambassadeur tchadien aux Émirats arabes unis, il est également colonel – sans avoir jamais réellement occupé la fonction de commandement – dans les rangs de l’armée tchadienne, raison pour laquelle il a été aperçu sur les eaux du lac en pleine opération militaire. « Comme tout Tchadien, il a tenu à aller galvaniser la troupe », a confié à Jeune Afrique un proche de la famille.

L’homme de confiance

Le général Oumar Bikimo à la tête des forces armées tchadiennes (g), et Mahamat Idriss Déby (d), le fils du président à Kidal au Mali

Homme de confiance du chef de l’État dans les Émirats – où il cultive ses réseaux à Abou Dhabi autour de l’homme d’affaires Hussain Jasim al Nowais et de Mohammed ben Zayed Al Nahyane –, Zakaria Idriss Déby a brièvement étudié les relations internationales en France (à l’Ileri) avant de poursuivre en droit des affaires internationales en Tunisie, après la mort de son frère Brahim, à Paris, en 2007.

L’ancien pensionnaire du lycée français de N’Djamena et du lycée d’Abéché a ensuite repris le chemin du Tchad. D’abord stagiaire au ministère des Affaires étrangères, il a intégré le cabinet civil du président, dont il a été le directeur adjoint en 2012 (poste qu’occuperont après lui deux membres de la fratrie : Amira Idriss Déby et, à l’heure actuelle, Abdelkerim).

Fils d’une des épouses d’IDI, Anda Ali Bouyé, Zakaria Idriss Déby a pour frère Hassan Idriss Déby, récemment promu lieutenant-colonel d’aviation. Discret sur la scène politique depuis sa nomination aux Émirats, il reste président d’honneur de la jeunesse du Mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir).

Le conseiller et le général.

Un de ses demi-frères cadets est en revanche plus en vue au palais : Abdelkrim Idriss Déby. Directeur adjoint du cabinet civil et lui aussi colonel de l’armée tchadienne, fils d’une autre épouse d’IDI, Hadjé Halimé, il a été formé à l’académie militaire américaine de West Point, dont il est sorti diplômé en 2014.

En parallèle d’un poste de coordonnateur militaire du ministère des Affaires étrangères, il s’était brièvement lancé dans les affaires, et notamment dans le numérique, domaine dans lequel il conseille aujourd’hui la présidence.

Plus haut gradé que ses demi-frères cadets, le général Mahamat Idriss Déby – dit Kaka, car élevé par sa grand-mère paternelle – reste lui aussi très présent auprès d’IDI.

Directeur général des services de sécurité des institutions de l’État (DGSSIE), il l’accompagne sur les théâtres d’opération, comme dans le Tibesti ou, récemment, dans la zone du lac Tchad.

A la présidence et dans les affaires.

Moins en vue, plusieurs autres fils d’IDI ont occupé jusqu’à récemment les plus hautes fonctions. Daoussa Idriss Déby était ainsi directeur des projets présidentiels au palais, jusqu’à ce que cette direction disparaisse.

Seïd Idriss Déby était quant à lui, jusqu’à la fin du mois de mars, le directeur général de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT).

L’ancien chef d’état-major personnel, Adam Idriss Déby, a également quitté son poste il y a un peu plus d’un an, remplacé par Bichara Issa Djadallah (dont Zakaria Idriss Déby fut le subordonné au cabinet civil). Fils de Hadjé Halimé – comme Amira et Abdelkerim –, Adam est le grand frère d’un autre fils, Hissein Idriss Déby, homme d’affaires spécialisé dans la logistique.

Enfin, quatre autres enfants d’IDI – nés de son mariage avec Hinda Déby Itno en 2005 – sont encore trop jeunes pour avoir obtenu des postes à responsabilité : Ahmat, Malack, Houno et Youssouf.

Outre Amira, qui a quitté le cabinet civil en 2019 sans retrouver de poste, seule une autre fille du président a été nommée à un poste convoité, en mars : Fatimé Idriss Déby, à la direction adjointe de la Société de raffinage de N’Djamena.

Tchadanthropus-tribune avec Jeune Afrique

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