Malgré la levée au niveau national des mesures de prévention contre le Covid-19, les salariés de l’usine de Djermaya sont toujours soumis à des conditions sanitaires drastiques. Ils menacent de se mettre en grève, faisant planer un risque de pénurie de carburants dans un pays dépendant à 100 % de son unique raffinerie.

A la tête de la N’Djamena Refinery Company (NRC), dont elle détient 60 %, la société China National Petroleum Corp (CNPC) n’a pas l’intention d’adoucir les restrictions sanitaires visant son staff tchadien. Malgré la levée des mesures de prévention décidée le 16 juin par le ministère de la santé tchadien, via son comité de « Coordination nationale des actions de lutte contre la Covid-19« , l’usine dirigée par le Chinois Shi Zhenmin soumet toujours ses employés à une quarantaine de quatorze jours à leur arrivée sur le site, puis à une période de confinement de quatre mois pendant laquelle ils travaillent sur le site sans pouvoir en sortir. Ces mesures sont en vigueur depuis décembre 2021.

Furieux d’être les seuls à y être toujours soumis – CNPC a levé les restrictions sur tous ses sites pétroliers, excepté la raffinerie -, ses employés tentent depuis plusieurs jours de provoquer une rencontre avec le management chinois de NRC, sans succès pour l’instant. Ils prévoient de déposer un préavis de grève mi-août si la direction de la raffinerie de Djermaya ne répond pas à leurs revendications.

Risque de pénurie de carburants

Leurs doléances incluent, outre la suppression de la quarantaine et la révision de la durée du confinement, la signature d’une convention d’entreprise avec NRC ou encore la reprise de la dotation en gaz butane (chaque salarié recevait auparavant une bouteille de 15 kilos toutes les deux semaines). Cet aspect est central à l’heure où une menace de pénurie de gaz butane plane sur le Tchad, notamment en raison d’un défaut d’approvisionnement en bouteilles servant à contenir le gaz.

L’usine de Djermaya, située dans la province du Chari-Barguimi (Hadjer-Lamis, pas au Chari-Baguirmi), à une soixantaine de kilomètres (3( Km pas 60 km) au nord de la capitale tchadienne N’Djamena, raffine entre 15 000 et 20 000 barils de brut par jour et répond à l’intégralité des besoins du pays. L’Etat détient 40 % de la raffinerie, dont la directrice générale adjointe est Fatimé Idriss Déby, sœur du président de la transition tchadienne Mahamat Idriss Déby, dit « Kaka« , et fille du défunt chef de l’Etat, Idriss Déby.

Africa intelligence

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