Le Tchad fait face depuis le 25 janvier à une grogne sociale sans précédent. Grève générale illimitée à l’appel des syndicats, opérations tintamarres de protestation des élèves et étudiants… Tous sont vent debout contre les mesures d’austérités et la mauvaise gouvernance dans ce pays, et accusent aujourd’hui le pouvoir du président Idriss Deby d’user de plus en plus de la répression.

Partout à travers le pays, syndicalistes, étudiants, opposants ou activistes de la société civile dénoncent une répression accrue. Dernier cas en date, Doba. Une dizaine de personnes auraient été arrêtées lundi après une « opération tintamarre » lundi matin. Des bruits de casseroles, des cris et des coups de sifflets avaient réveillé cette ville du sud du pays.

Depuis, de nombreux leaders de la contestation au Tchad sont passés à la clandestinité.

« Nous nous retrouvons avec 102 personnes arrêtées. Quelque 29 ont été libérées. Il y a eu des enlèvements, des intimidations, et certains de nos militants ne peuvent plus passer la nuit chez eux, parce que leur domicile est pratiquement surveillé nuit et jour et ils craignent d’être arrêtés », dit Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme.

Dans le collimateur : l’Agence nationale de sécurité accusée d’être le fer de lance de la répression. Ce que dément le ministre tchadien en charge de la Sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir : « La NSA n’a enlevé ni arrêté personne. Nous sommes au Tchad dans un Etat de droit. Et comme tel, nous ne pouvons arrêter personne sans motif. La justice doit faire son travail. Tout ce que ces mauvaises langues véhiculent est un langage creux. »

Les syndicats et les forums citoyens assurent qu’ils ne vont rien lâcher, tant que le gouvernement ne revient sur les mesures d’austérités qui frappent la population. Le ministre de la Sécurité publique assure lui que force sera à la loi.

Tchadanthropus-tribune avec RFI

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