La Charte des devoirs professionnels des journalistes français, adoptée en 1918 par le Syndicat National des Journalistes (SNJ), stipule que le journaliste doit considérer la calomnie, les accusations sans preuves, la déformation des faits et le mensonge comme « les plus graves fautes professionnelles ». En outre, cette charte dispose que le journaliste ne doit pas s’abriter derrière la liberté de la presse « dans une intention intéressée ».

 

Ces garde-fous essentiels pour la qualité et la fiabilité de l’information sont malheureusement aujourd’hui battus en brèche, grâce à la vulgarisation des technologies de l’information et leur démocratisation, avec comme corollaire, le foisonnement des médias alternatifs, en particulier les réseaux sociaux.

 

En effet, ce nouvel environnement effervescent et peu exigeant permet actuellement à n’importe qui de s’exprimer sur n’importe quoi et de n’importe quelle façon, pourvu que l’intéressé soit équipé d’un ordinateur et connecté à internet. La conséquence en est que les individus versés dans ces pratiques ne se préoccupent plus guère d’éthique, de déontologie et de vérité, ouvrant ainsi la voie à toutes sortes de dérives.

 

C’est ainsi que certains blogs sur l’actualité publient depuis quelques temps des informations mensongères, calomnieuses et diffamatoires sur la personne du Gouverneur de la BEAC, Monsieur ABBAS MAHAMAT TOLLI, portant ainsi atteinte à son honneur et à sa dignité. Les allégations infondées ainsi véhiculées sont toutes aussi futiles qu’irresponsables, les dernières en date faisant état d’une soi-disant cabale du Gouverneur contre certains anciens dirigeants de la Commercial Bank Tchad (CBT), qui se sont récemment vus sanctionnés par la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), pour des motifs liés à de manquements graves dans la gestion de cette banque.

 

Il est important de souligner que les principes en cours à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale sont clairs. Lorsqu’un dirigeant d’établissement bancaire est incriminé pour fautes graves, celui-ci ne peut prétendre assumer des responsabilités au sein de la Banque Centrale. C’est bien en vertu de ce principe qu’un ancien dirigeant de la CBT qui se trouve être également un cadre de la Banque Centrale, ayant regagné cette institution après ses forfaits à la CBT, a été suspendu de ses fonctions par le Gouverneur de la BEAC. Et ce à la suite des mesures pertinentes prises respectivement par l’Autorité Monétaire et le collège de la COBAC telles que le retrait d’agrément et la dissolution de l’organe délibérant ainsi que les autres sanctions disciplinaires à l’encontre du DG et des commissaires aux comptes. Pour des raisons évidentes de stabilité et de confidentialités, je vous passe les détails scabreux de cette gestion calamiteuse de la CBT.

 

En effet, édifié de ces irrégularités qui n’honorent en rien le système bancaire tchadien, le Ministre des Finances et du Budget a à juste titre, sévèrement sanctionné le Dirigeant incriminé en lui retirant son agrément, ce qui a conduit à sa démission. C’est dans ce contexte que, tout naturellement, le Gouverneur de la BEAC, qui est aussi le Président de la COBAC, a relevé de ses fonctions à la BEAC cet ancien dirigeant de la CBT. Quelle leçon tirer de ce qui précède ? Les médias en ligne, pour peu qu’ils se soucient de leur crédibilité, se doivent de se garder de se répandre en invective et respecter la déontologie journalistique. Ils se doivent de vérifier et de recouper les informations qu’ils publient. Car, c’est une évidence, ils ont un rôle fondamental comme faiseurs d’opinions, afin de ne pas livrer d’honnêtes citoyens à la vindicte populaire. Hélas! la vérité, très souvent à la solde de certains individus mal intentionnés, ces publications calomnieuses propagées à travers des médias irresponsables ont pour seul but de ternir gratuitement l’image et la respectabilité de certaines personnalités.

SOULEYMAN ALI ROZI

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