Le MPS, le parti au pouvoir au Tchad, a réagi lundi à la publication par la Convention tchadienne pour les droits humains (CCDDH) dimanche, des conclusions de son enquête sur la mort jugée suspecte en avril dernier de 44 prisonniers, présentés par les autorités comme des membres de Boko Haram, et arrêtés au cours des opérations militaires qui ont eu lieu fin mars dans la région du lac Tchad. Un médecin légiste avait conclu sans convaincre à une mort par empoissonnement à l’époque, La CCDDH a conclu elle à une bavure.

La CTDDH assure que les 44 prisonniers n’étaient pas des terroristes et sont morts par suffocation, de faim et déshydratés.

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Jean Bernard Padaré, le secrétaire adjoint chargé de la communication au sein du MPS s’en prend violemment au président de la CCDDH, accusé d’avoir produit un rapport truffé « de contre-vérité et de mensonges ». « Je n’ai rien trouvé d’intéressant dans ce qu’il a eu à dire, parce qu’en fait il n’a jamais rendu visite à la légion de gendarmerie qui était mise en cause, explique t-il, joint au téléphone par Esdras Ndikumana, du service Afrique de RFI. Il n’a jamais été à la maison d’arrêt, il n’a jamais effectué un déplacement dans le lac ! Il s’est enfermé dans son bureau pour débiter sa haine du système. Donc pour nous ce rapport n’a aucune valeur.

Nous attendons… Puisque la Commission nationale des droits de l’homme est sur le dossier, nous attendons le rapport de la CNDH, qui a été saisie. Il y a un rapport médical qui avait été produit à l’époque. Le procureur avait rendu public ce rapport. Nous attendons que la Commission nationale des droits de l’homme confirme ou infirme (ce rapport) et nous aviserons le moment arrivé ».

Saleh Kebzabo demande une commission internationale d’enquête

L’un des principaux opposants tchadiens, Saleh Kebzabo, lui parle d’une organisation qui a toujours produit des rapports plutôt bien documentés et qui confirme sur ce cas précis les informations qu’il a recueillies personnellement dans la région du lac Tchad. Joint par Esdras Ndikumana, il rappelle encore une fois la nécessité de mettre en place une commission internationale d’enquête. « La convention tchadienne (CCDDH) a l’habitude de sortir des rapports toujours bien documentés et très sérieux, ils ne disent pas n’importe quoi. Ce qu’il faut faire, c’est que le gouvernement accepte une commission internationale d’enquête, qui doit venir établir les faits pour voir ce qui s’est passé.

Dès le départ, le ministère public a parlé de mort par absorption de drogue ou de je ne sais pas quoi… Ce qui est quand même ahurissant ! Quarante-quatre personnes ne peuvent pas s’entendre pour mourir en même temps ! C’était vraiment tellement grossier que personne n’y croyait, ne serait-ce qu’aussi pour cette raison-là, une enquête indépendante s’impose ».

Tchadanthropus-tribune avec RFI

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