La société tchadienne s’en trouve affaiblie par la terreur qu’encourage et plébiscite un régime qui ne sait que sévir par la terreur.

Il n’y a pas longtemps, un compatriote (Mbaiguedem Richard Souleyngar) arrêté et interrogé par la police est mort de suite des sévices qu’il a enduré pendant sa détention au commissariat du 6e arrondissement de Moursal à N’Djamena. Cette tragédie a poussé des citoyens ordinaires à manifester contre ces actes de barbarie, toujours matés par une police qui défend ses faits mordicus. Aucune autorité ne vient rétablir la vérité en situant la responsabilité pénale des agents tortionnaires.

Ces jours-ci, pas plus tard que samedi dernier dans le commissariat voisin du 7e arrondissement, un autre compatriote meurt de faits de torture physique. Le 1er responsable est tout désigné – il s’appelle Mahamat Abderaman, il est le responsable en chef des renseignements. Mahamat Abderaman n’est pas à son premier forfait. Il a toujours agi par la complaisance de sa hiérarchie et couvert par les sbires du régime MPS. Ceux qui le connaissent l’appellent toujours sur ce numéro de téléphone (+235 66 280 417) matricule 1471824, faux ou vrai c’est le numéro qu’il arbore gaillardement pour impressionner ses prisonniers.

Le Guéra sous surveillance et contrôle.

5 compatriotes ont été arrêtés à tour de rôle. 3 personnes (Maitine Doukhoun, Djimé Souleyman, et Haroun Gaba) venant de Bitkine ont été temporairement arrêtées le vendredi 17 mai 2019 à 11 h à leur arrivée à N’Djamena. Puis samedi dernier 2 de nos compatriotes venant du Guéra sont arrêtés sans forme de procédure. Ils sont constamment interrogés sous la torture. Jusqu’à l’instant présent où nous mettons cet article en ligne, personne ne connaît leur lieu exact de détention si ce n’est la 1re destination qui est le CSP7. Ils ne figurent dans aucun registre de police ou de garde à vue.

Si l’officier Mahamat Abderaman matricule 1 471 824 est celui qui diligente la torture, il est aussi aidé dans ses basses œuvres par le commissaire 1er adjoint du CSP7 et capitaine de police Abdelkérim Hassan Nassour (Téléphone +235 66 292 327 matricule 1552218), et deux sbires de contrées Ousman Pacha Kerim et Mahamat Abdoulaye. Ces personnes doivent être désignées comme responsables de la mort de nos compatriotes qui meurent au CSP7 à chaque fois qu’ils se font arrêter.

L’État 1er responsable des dérives arbitraires sur les citoyens.

Qui sont les policiers qui torturent sans forme de procès ? En général ce sont des militaires sans aucune formation, assez souvent reversée dans le corps de police par truchement et placement des parents hauts placés. Ces militaires ne connaissent pas la loi, où même quand ils la connaissent ne l’observent pas. Ils foulent aux pieds les diverses procédures parce qu’ils savent qu’ils sont impunis, et encore, si on fait semblant, on les soustrait à la justice pour les envoyer très loin du cercle de la capitale. Ces chiens à gage obéissent au doigt et à l’œil au régime Déby qui est leur tuteur. Et le régime les utilise à fond pour régler les comptes et asseoir la terreur sur les populations. Si nous remarquons, à chaque fois qu’une bavure est constatée, au lieu que le porte-parole de la police ne communique sur ces assassinats, le régime appelle des renforts (GMIP) à la rescousse pour mater toute voix discordante. Pire, même les leaders d’opposition ne se lèvent pour demander que la lumière soit faite.

La police n’est-elle pas au service et la protection des citoyens ? Au Tchad de Déby, elle est le porte-étendard des exactions et assassinats des citoyens.

Gageons de faire amende honorable au substitut du procureur Nédéou Tébaye Gérard qui a procédé ce lundi à leur arrestation. Cette fois-ci aucune impunité ne doit être acceptée.

Tchadanthropus-tribune

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