Depuis l’intervention controversée du Tchad au Mali, surtout après l’implication de Deby dans l’horreur de la Centrafrique, les Tchadiens sont hantés par l’ombre du terrorisme. Ces assassins sans Foi, ni Loi, viennent de perpétrer un attentat, le troisième en un mois.  


Contributeur et aussi fournisseur en armement dit- on, M. Ali Mbodou Shérif, l’ancien gouverneur de l’État de Bornou( Nigeria), est déclaré persona non gratta dans son pays. Depuis longtemps, ce dernier entretient des relations amicales avec Deby notamment, un soutien en équipement logistique (véhicules de la Police nationale, ainsi que les dizaines de HAMMER de la présidence) et auxquelles s’ajoutent d’ autres contrats d’armements.
 


En guise de remerciement, le président Deby lui aurait octroyé un marché d’exploitation du pétrole. Ainsi, M. Ali Mbodou Shérif s’est installé au Tchad où il s’est fait édifier un château.
 


Afin de se faire pardonner de ses anciens alliés, M. Mbodou Shérif  va persuader le  président tchadien  de faire rencontrer autour d’une table le gouvernement nigérian et Boko-Haram. La rencontre entre les protagonistes a effectivement eu lieu à N’Djamena, mais sans suite. Néanmoins, le groupe terroriste promet de libérer les 270 filles(deux cent soixante -dix ) contre 300 personnes (trois cents) détenues par les autorités nigérianes. Avant même l’expiration du délai, l’on apprend que les 300 membres de B.H, ont été exécutés depuis longtemps. Considérant Déby comme complice du Nigeria, B.H le rend responsable et lui promet des représailles.
 


Ayant pris au sérieux la menace, ,Deby, sans même associer la représentation nationale, ni ses partenaires, déclare la guerre à B. H. Pris de panique et de peur de perdre son fauteuil présidentiel, Deby invoque les menaces que fait planer B. H. sur l’approvisionnement en provenance  du Nigeria, ce qui est absolument faux, car la plupart de nos approvisionnements arrivent par le Cameroun, via Douala et N’Gaoundéré. Seules les exportations du bétail sur pied, transitent par la Région du Lac- Tchad.

 

FALLAIT- IL DECLARER LA GUERRE A BOKO HAREM ?  


Juste avant cette aventure, Deby a fait proroger le mandant des députés qui est arrivé à terme. A un an de la fin du cinquième mandat (1990- 2016), pourvu que cette guerre dure- se dit-il-, Deby espère ainsi, entamer un sixième mandat sans élection..
 


Face à ces attentats qui ont fait plusieurs morts, sans aucun témoignage indépendant et où les journalistes étrangers sont interdits de séjour (le cas de M. CORREAU, expulsé  du Tchad dans des conditions indignes). Deby croit qu’il maîtrise la situation, mais il n’en est rien en réalité. En effet, les Services de sécurité, composés d’analphabètes, non professionnels, ne sont là que pour terroriser les Tchadiens et compter les morts dus à B. H. Ce ne sont hélas, pas le général Taher ERDA (DG- Police) et le général Daoud (DG- Gendarmerie) qui n’ont aucune formation, dans le domaine de la sécurité qui peuvent garantir la sécurité des Tchadiens, loin s’en faut…
 


La gestion autocratique du pouvoir depuis un quart du siècle (25 ans), la dilapidation systématique des ressources  de l’État, la liquidation des opposants politiques, la distribution inéquitable des richesses  naturelles, le non respect des Droits humains entre autres, ont rompu la confiance et éloigné à jamais, les Tchadiens de leurs autorités. Désormais, il ne fait aucun doute que Boko Haram poursuit son objectif criminel, pour faire payer aux Tchadiens, la trahison de Deby dans ce « Deal » secret. Mais il est aussi clair, qu’à travers des informations contradictoires, pleines de zones d’ombre, les autorités tchadiennes affichent, non seulement l’inutilité des Institutions sécuritaires, mais aussi leur incapacité notoire à assurer la sécurité des Tchadiens.
 


Pendant que les Tchadiens pleurent leurs morts, Deby retiré dans son bled aux « Trois ânes », s’enferme dans un mutisme qui cache à peine, son incapacité manifeste. Déjà, lors des premiers attentats, les mesures prises par le gouvernement, soulèvent plus d’interrogations qu’elles ne rassurent. De la même façon, depuis samedi 11juillet,  les autorités brillent par leur absence, tant sur le lieu des attentats que dans les médias. En dehors d’un simple communiqué du Premier Ministre qui appelle à une réunion, la Radio Tchad diffuserait  de la musique, sans discontinuer. Est- il normal de distraire un peuple endeuillé et gémissant ?
 


L’absence de réaction de l’opposition est tout simplement incompréhensible  sinon inadmissible. Qu’attend- elle pour exprimer sa compassion, à ses dizaines de compatriotes fauchés par les terroristes. Ni les autorités, ni l’opposition, personne n’a cru nécessaire d’aller sur le lieu de l’attentat, ni à l’hôpital pour voir les blessés. Et pourtant, une forte délégation a bien fait le déplacement à Paris le 11 janvier dernier, lors de l’attentat contre  Charlie Hebdo, tous frais payés par les deniers du Tchad… Tous les morts n’ont sans doute pas la même valeur…
 


Et pourtant, c’est à  l’opposition que revient  le devoir de dénoncer le laxisme du gouvernement. Elle est le témoin privilégié de la décrépitude des Institutions ; c’est à elle qu’il revient d’exiger le droit du peuple tchadien à la sécurité, d’autant plus que, depuis la Conférence nationale, tous les moyens ont été mis, non pas pour avoir des institutions viables, mais plutôt pour une armée clanique, dotée d’armements colossaux et sophistiqués. Il est vrai que  cette armée là, est attachée à la personne même de Deby  qui se soucie davantage de la pérennité du pouvoir que de la sécurité de son peuple.
 


Désormais, B. H. est installé au Tchad, il n’ y a pas de doute.  Ces terroristes  ont investi la capitale du pays. A ce rythme et face à Deby, dont le silence ressemble à une démission, il est à craindre dans les prochains jours, une dangereuse recrudescence des attentats.
 


Devant l’impuissance des pouvoirs publics et conscients de vos droits à la sécurité, je vous demande mes chers compatriotes de ne pas participer  à la campagne  de délation, qui vise certains membres de la communauté nationale. En revanche, je vous demande d’être plus vigilants afin de débusquer des agents terroristes de B.H.
 


Comme vous le savez sans doute, le Tchad participe activement à la  lutte contre le  terrorisme ; malheureusement, depuis bientôt un mois, les Tchadiens meurent par dizaines, victimes des attentats de B. H. Sclérosées et inopérantes, de nouvelles institutions me semblent plus que jamais nécessaires et de nouveaux hommes à leurs têtes.

 
Aussi, j’en appelle aux pays amis, aux partenaires internationaux, bref, à l’opinion publique internationale, devant l’incapacité notoire des autorités, d’user de tous les moyens à leur disposition, pour permettre aux Tchadiens de combattre B. H. à armes égales.

 

M. TAHER ALI NANAYE, Président du Front des Républicains pour la Démocratie (FRD)

 

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