La banque conseil Jefferies fait tout pour accélérer le désengagement de la major malaisienne Petronas dans la région.

L’annonce mi-décembre du rachat des actifs tchadiens (35 % des blocs de Doba) et camerounais (29 % de l’oléoduc vers Kribi) de Petronas par Savannah Energy contre l’équivalent de trois ans et demi de revenu, soit un peu plus de 266 millions de dollars, n’est que la première étape d’un plan de retrait africain beaucoup plus large pour la major malaisienne. Comme nous l’avions annoncé (AI du 10/12/21), Petronas veut également se séparer au plus vite de ses actifs vieillissants au Soudan du Sud, pour lesquels Savannah Energy est également candidat, tout comme le groupe familial français Perenco. Selon nos sources, Petronas s’est attaché les services de la banque conseil londonienne Jefferies pour la transaction tchado-camerounaise – au sujet de laquelle un feu vert des autorités étatiques est encore en attente – tout comme pour celle au Soudan du Sud.

Position dominante 

Dirigé par Andrew Knott, Savannah Energy devrait devenir l’acteur dominant dans le pétrole au Tchad. En cas d’accord avec le gouvernement et le ministre du pétrole Oumar Torbo Djarma sur l’acquisition des actifs de Petronas (12 000 b/j), Savannah sera à la tête de 75 % du capital de la concession de Doba. En effet, le junior met la touche finale à l’acquisition des 40 % d’Exxon Mobil sur les mêmes gisements. Ce rachat pour un montant de 360 millions de dollars, dont les modalités ont été déjà négociées depuis juin 2021, a été rendu plus difficile par les manifestations des salariés tchadiens d’Exxon Mobil demandant des garanties quant à leur transfert vers Savannah Energy (AI du 21/10/21).

Depuis lors, les due diligence s’effectuent sur le terrain par les équipes de Savannah Energy. En dehors des manifestations de salariés, les négociations ont été largement polluées par Perenco. Ce dernier tentant, sans succès pour le moment, d’instiller le doute sur la capacité de Savannah Energy à lever les fonds nécessaires à l’opération et à s’entourer de personnels compétents en vue de reprendre les opérations sur Doba.

Dans la région, et à l’issue de ses désengagements au Tchad et au Soudan du Sud, Petronas ne possédera plus que ses blocs producteurs au Soudan, au sujet desquels un arbitrage est en cours à Londres depuis octobre contre l’État soudanais. Ce dernier a saisi les actifs de la firme malaisienne dans le pays.

Tchadanthropus-tribune avec Africa Intelligence

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