Savannah Energy dispose désormais de quelques semaines pour analyser toutes les données d’Exxon Mobil avant de faire une offre ferme. Le junior acquiert toujours plus de nouveaux actifs en profitant du retrait des majors occidentales et du manque d’appétit pour les gisements matures.

La nouvelle a été annoncée en fanfare le 2 juin via les réseaux sociaux par la junior Savannah Energy : Exxon Mobil est en négociation exclusive avec le pétrolier au sujet des 40 % qu’il détient sur les champs du bassin de Doba (30 000 b/j) ainsi que sur le même pourcentage qu’il possède dans l’oléoduc entre le Tchad et le Cameroun. Savannah deviendrait ainsi, en cas de succès, partenaire de Petronas et de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT). Selon nos sources, l’information aurait dû être rendue publique en avril, mais la mort du président Idriss Déby a contraint Savannah à revoir son plan de communication et à reporter son annonce de quelques semaines. Le ministre tchadien du Pétrole Oumar Torbo Djarma n’a d’ailleurs été mis dans la confidence par Savannah que le lundi 31 mai.

Dirigé par le Britannique Andrew Knott, Savannah dispose désormais de quelques semaines pour analyser toutes les données d’Exxon Mobil avant de faire une offre ferme. Une partie du cash nécessaire à l’opération devrait provenir d’un trader qui pourrait ainsi s’assurer, en échange des fonds, de la vente des futurs barils produits dans le bassin de Doba.

Savannah opère plusieurs zones (rendus pétroliers) qui étaient anciennement la propriété de CNPC sur l’immense périmètre d’Agadem, au Niger, où elle a effectué cinq forages. Le junior pourrait dans les prochaines années connecter un oléoduc à celui en cours de construction par CNPC vers le Bénin, permettant l’exportation du brut nigérien vers les marchés internationaux. D’autre part, Savannah a acquis en 2019 Seven Energy et produit du gaz dans l’État de Cross River au Nigeria.

Perenco hors-jeu

Comme nous l’avions évoqué, la junior dans les mains de la famille française , Perenco, était également sur les rangs pour racheter Exxon Mobil au Tchad (AI du 03/03/20). Cependant, après avoir considéré Perenco comme le plus sérieux repreneur, Exxon Mobil aurait brutalement décidé de ne plus discuter avec le pétrolier. Déjà, en 2014, lors de la vente des parts de Chevron sur Doba (25 %), Perenco s’était porté candidat, mais avait été coiffé sur le poteau par la SHT. Cette dernière avait déboursé 1,35 milliard de dollars grâce à un prêt mis sur pied par le trader Glencore.

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent

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