Après la courte accalmie au Département instaurée par le ministre le Pr Mackaye Hassane Taisso qui a fait un séjour de courte durée mais remarquable car il a impulsé une véritable politique de l’Excellence au ministère, même si disons-le clairement, qu’il est lui aussi sous l’emprise du réseau, le ministère de l’Enseignement Supérieur du Tchad est entrain de sombrer lentement mais sûrement dans le désordre et le chaos.

Le ministre actuel ne maitrise aucun dossier dans son département. Tout lui est dicté, si ce n’est pas par le réseau du Ouaddaï géographique ou les anciens de l’Union Soviétique qui ont réussi à rallier à leur cause moyennant des postes de responsabilité quelques camarades, c’est le Lobby arabe. D’ailleurs c’est un secret de Polichinelle, les deux réseaux sont valablement représentés au ministère. Ce sont donc ces deux courants qui se disputent le contrôle du ministère. Ce n’est également un secret pour personne que le ministre est manipulé par le Lobby arabe à qui il a beaucoup cédé.

Le désordre évoqué plus haut se manifeste sous plusieurs formes. La première forme est celle de vouloir absolument transféré le service de l’Équivalence des diplômes au ministère parce qu’on a nommé un arabisant à ce poste pour s’occuper de cette tâche.

Comble de malheur ! Un arabisant pour donner l’équivalence des diplôme !!!  Bonjour les dégâts !

Si le ministre veut prendre une telle responsabilité qu’il commence par plier ses bagages. Personne ne lui donnera l’occasion, ni le temps de mettre en exécution un projet aussi sensible. Déjà plein de faux diplômes pullulent dans ce ministère, des diplômes détenus justement par des enseignants-chercheurs et en particulier les arabisants adeptes du faux et de la facilité.

Avec la signature du Protocole d’Accord du SYNECS avec le gouvernement sur la majoration des primes, tout le monde prétend venir à l’Enseignement Supérieur même s’il n’a pas l’étoffe, pourvu qu’on se fasse délivrer un faux Master, un faux Magister et même un faux Doctorat. Le SYNECS est donc interpelé. Qu’il sache qu’il a pour mission non seulement de défendre les intérêts des enseignants-chercheurs mais aussi ceux de l’institution de tutelle qui les gère, dans le cas d’espèce, le ministère de l’Enseignement Supérieur. Le Ministre a été conseillé par plusieurs personnes pour ne pas s’aventurer dans cette voie mais il semble s’entêter. S’il s’inspire de l’organigramme de Ahmat Mahamat Djidda, ancien Ministre de l’Enseignement Supérieur par qui le mal est entré dans ce département, il se trompe largement. Ce n’est pas parce que les autres ont versé dans la médiocrité qu’il faut continuer dans le même sens.

Une autre forme de désordre, c’est de n’est pas nommer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Un seul exemple suffit : le Directeur Général de l’enseignement Supérieur. Quelle expérience a-t-il pour concevoir ou conseiller le ministre ? Il est encore un étudiant. Qu’il aille continuer sa formation. Il ne peut sûrement pas représenter valablement le Tchad à l’extérieur, car il ne maîtrise aucun dossier important. C’est ainsi que beaucoup de nos cadres qui vont en mission, s’ils ne font acte de présence, ils font du tourisme car ils s’ennuient comme ils n’arrivent pas à suivre les débats et sont toujours hors-sujet. Être Zaghawa n’est pas une raison pour faire honte au Tchad. Heureusement que l’extérieur connaît que le Tchad possèdent des cadres de haut niveau mais que le clientélisme a tout simplement relégué au second plan. Évidemment ce n’est pas la faute du présent locataire du département mais il peut avoir le courage de corriger les fautes de ses prédécesseurs.

L’autre forme de désordre se trouve dans les institutions universitaires qui s’illustre par le fait que des arabisants (c’est dommage mail il faut l’évoquer) enseignants-chercheurs font un tour d’une semaine dans un pays arabe et reviennent avec un grade de Maître de Conférences ou Professeur. Oh, le ridicule quand tu ne tiens, tu ne nous tue pas au Tchad ! C’est une malhonnêteté intellectuelle que de vouloir tricher sachant pertinemment qu’on ne mérite pas le grade tant désiré ! C’est toujours cette culture de facilité et de médiocrité qui s’intensifie.

Or, dans les pays arabes, la promotion universitaire est plus serrée et plus ardue parce qu’il existe une véritable compétition parmi les enseignants-chercheurs plus qu’ailleurs. Cela se fait dans des conseils de l’Université. C’est une institution qui promeut les enseignants méritants. Donc l’exigence de la rigueur est de mise.

Aucun Professeur n’est habilité à délivrer quelque grade que ce soit, comme c’est le cas de nos voleurs de grades. Ils sont allés rencontrer des professeurs véreux de quelques pays arbres moyennant quelques espèces sonnantes et trébuchantes pour se faire délivrer évidemment de faux grades ! Ils le savent que c’est du faux. Malheureusement, avec ces faux grades ils émargent dans nos Agences Comptables. N’est-ce pas frustrer ceux qui ont véritablement mérité leurs grades ? N’est-ce pas là une injustice criarde que nos responsables sont entrain d’encourager qui risque de semer des troubles au ministère ou dans leur s institutions.

Le mal ne restera jamais impuni. Ces faux gradés seront top ou tard rattrapés par leur passé. Pour preuve, un enseignant-chercheur ne détenant pas un doctorat, s’était passé pour un docteur mais quand il a été nommé recteur, il n’a pas pu produire le titre de docteur qu’il réclamait. En réalité il ne possède aucun doctorat. Il a été seulement limogé de la manière la plus subtile possible. Il aurait dû répondre devant la justice de l’usage du faux, de l’usurpation de titre, c’est-à-dire d’escroquerie.

En plus des formes de désordre évoqué en haut, il existe encore d’autres pires, que nous évoquerons dans la prochaine livraison. Nous ne souhaitons pas que notre ministère végète dans le chaos, il y va de l’avenir des jeunes, bref de tout un pays, le ministère étant un pourvoyeur de cadres. C’est pour informer le ministre de ce qui se trame chez lui, s’il n’a pas encore pris la mesure du danger. Qu’il ne prenne pas ça personnellement. C’est pour qu’il se réveille car on est entrain de lui créer une fosse et on attend une belle occasion pour l’y pousser. Qu’il soit intelligent, vigilant et alerte, bref qu’il ouvre les yeux ! Même si le poste ministériel est un poste politique, son contenu est purement technique, surtout s’agissant du département comme celui de l’Enseignement Supérieur. Trop de politique tue le technique. De grâce qu’on ne nous amène pas des gens qui ne connaissent rien sur l’Enseignement Supérieur sinon ils se ront manipulés par les réseaux connus du ministère. Que ce ne soit pas non plus quelqu’un d’aigri, de complexé, c’est-à-dire qui n’ait pas la carrure ou l’étoffe, car des enseignants de rang A il y en a de plus en plus.

Bilal Hassane

Lire l’article sur le blog de Makaila : Tchad: Désordre généralisé à l’Enseignement Supérieur 

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