Le 24 septembre, une rencontre entre la patronne d’ExxonMobil et le ministre tchadien du pétrole pourrait faire avancer le débat sur les conditions fiscales auxquelles sera soumise la major américaine avant de quitter le pays.

la patronne d’ExxonMobil au Tchad, la Française Cécile Rauline, a enfin obtenu une entrevue avec le ministre tchadien du pétrole, Djerassem Le Bemadjiel, le 24 septembre. Objectif de la rencontre, qui s’est tenue en fin de journée : déterminer le montant du bonus de bonne séparation que le Tchad souhaite obtenir à la suite du rachat par Savannah Energy des actifs d’ExxonMobil (ses participations sur Doba – AI du 16/06/22) avant d’accepter de rédiger un quitus fiscal. Le Bemadjiel a cependant décidé de ne pas communiquer son offre, qu’il aurait finalement envoyée par courrier cette semaine à la patronne d’ExxonMobil au Tchad. On devrait savoir dans les prochains jours si la somme demandée par le gouvernement sera acceptée par le groupe américain.

Débats sans fin

Plusieurs raisons avaient déjà présidé au report de la rencontre de samedi. Et notamment les débats sans fin entre les membres du comité chargé de la négociation, d’une part, et le ministre des finances Tahir Hamid Nguilin, le secrétaire général de la présidence David Houdeingar Ngarimaden et le ministre du pétrole, d’autre part. Le comité étant initialement composé de 24 personnes, il était impossible d’avancer au vu de la multiplication des intérêts divergents.

Alors que les trois hommes avaient réussi à s’accorder sur une somme début septembre, Le Bemadjiel a été de nouveau contraint de différer les discussions avec Cécile Rauline pour effectuer divers déplacements. Parfait anglophone – il a travaillé au sein de la firme de services pétroliers Schlumberger -, le ministre du pétrole a été désigné par le président de transition Mahamat Idriss Déby pour représenter le Tchad à l’investiture du président angolais João Lourenço le 15 septembre. Le 19 septembre, il était à nouveau le chef de délégation lors des funérailles de la reine d’Angleterre Elizabeth II.

Quitter les champs de Doba

A l’instar d’ExxonMobil, Petronas cherche à quitter les champs de Doba, mais n’a pas encore obtenu l’accord du gouvernement tchadien qui envisageait de préempter 25 % des actifs de la compagnie via la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT). Bien que Petronas n’estime pas obligatoire de verser de bonus à l’Etat – cette étape ne figurant pas dans le contrat -, la société malaisienne pourrait être contrainte de revoir sa copie si elle souhaite partir rapidement du Tchad. La seule firme étant parvenue à se retirer du pays récemment est Glencore. Le trader suisse a cédé sa filiale locale Caracal Energy à Perenco en acceptant de verser un bonus – certaines sources parlent de 30 millions de dollars – au trésor public tchadien.

Tchadanthropus-tribune avec Africa intelligence

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