Voilà bientôt deux ans naissait le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), à sa tête MAHDI. Quatre mois plus tard, M. HASSAN Boulmaye, son meilleur ami qu’il était venu chercher à Paris, décide de le quitter. Raison invoquée, Mahdi manage seul le Mouvement. Se déplaçant dans une V8 blindée, en convoi avec ses gardes de corps, MAHDI garde la haute main sur les armes (dont il dote que les siens) et sur les Finances à défaut d’un Trésorier. Dès mon arrivée à AL-JUFRAH, le 20 décembre 2016, j’avais appris que des camarades y étaient emprisonnés. J’étais sidéré. Après le bombardement du camp, pour la seconde fois, par l’aviation de AFTHAR, six personnes furent libérées. Quel rapport entre ces deux situations ?

À la veille de mon départ, j’avais réussi à ramener au FACT, M. Mahamat LAMINE Fatimeî, chef d’un petit groupe armé. Comme convenu, il avait bien regagné la grande base. Mais, très vite, il fut arrêté, dépouillé de ses biens, armes et véhicules et jeté en prison. Ce n’est qu’en février dernier, qu’il m’a appelé pour me raconter ce qui lui est arrivé : par chance, il s’était évadé.

À la surprise générale, MAHDI fait mettre en prison, docteur Ousmane MAHAMAT ALI, le Secrétaire général du FACT. C’était le 11 mai dernier. Sous la pression des combattants, qui ne comprenaient pas pourquoi on arrêtait leur Médecin (le seul) , une libération immédiate lui a évité une mutinerie . Ce n’est pas fini. La série continue. Au 10e jour du ramadan – même le mois saint ne l’arrête pas- une dizaine de Cadres, civils et Militaires, dont MM. Hassan Adoum Kebir dit Sous-préfet ( nous nous sommes rencontrés par hasard à AGADES et avions fait le chemin ensemble ), Barkaï Nguilé ( off ) , Cdt Oumar Mahamat Kécherdé , Col Adoum Souleymane , Col lamine MALLAH-MI , et le Cpt Ali SALLAH , soupçonné d’être en contact , tantôt avec Boko Haram , tantôt avec le CCMSR , ont été remis aux hommes de HAFTAR , le nouvel allié de MAHDI , mais aussi , l’ami intime de Déby . Nous craignons pour leur vie, car cela ressemble à un sacrifice.

Enfin, dans la semaine suivant cette tragédie, sans aucune explication, encore une fois, plusieurs cadres ont été priés, voire forcés, d’embarquer pour aller à SEBHA : arrivés dans cet Entrepôt non désaffecté, ils sont maintenus contre leur volonté. Nous sommes en droit de dire qu’il s’agit là encore d’une prison. En vérité, toute personne qui ose contredire MAHDI, est soit emprisonnée, soit raccompagnée dans le Camp de passage de SEBHA. Dès l’annonce de ces nouvelles alarmantes, nous avons saisi le HCR, ainsi que l’Organisation mondiale de l’Immigration, au sujet de nos camarades disparus. S’agissant de ceux qui sont retenus à SEBHA, des démarches sont déjà menées sur place.

Taher ALI NANAYE (RESPONSABLE DES RELATIONS EXTÉRIEURES DU FACT)

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