Quand le révérend Martin Luther King dévoila son fameux « I have a dream » à tous les noirs opprimés dans les Etats Unis d’Amérique des années 60, beaucoup de gens à travers le monde l’avaient pris pour un véritable petit illuminé prenant ses fantasmes  pour la réalité.

En effet ce jeune pasteur viscéralement engagé contre le système de ségrégation raciale avait osé rêver d’une société américaine où les noirs deviendraient égaux en droits aux blancs. Une véritable folie alors que la Constitution de ce pays faisait encore du noir … un quart de citoyen blanc !
Il importe de s’en souvenir : à cette époque là, un noir avait moins d’importance qu’un chien ou un chat aux yeux des américains. Un noir n’avait pas le droit de prendre le même autobus ou de manger dans le même restaurant qu’un blanc. Pourtant nous étions en plein 20è siècle !

C’est pour cette ahurissante raison que beaucoup, dans l’opinion, tant aux Etats Unis, qu’à travers le monde, n’avaient vu à travers ce retentissant « I have a dream » qu’un simple rêve trop beau pour envisager d’être réalisé avant 2 ou 3 siècles.

Parce que ce rêve était fort, pertinent et juste, quarante ans plus tard, le président des Etats unis est un noir. Le rêve s’étant réalisé au-delà, très au-delà, de la simple quête de l’égalité des droits de Luther King qui, on le sait, l’avait payé de sa vie.

Voilà un rêve qui avait paru incongru dans une société que tout le monde avait crue irréductible et implacable, mais qui s’est matérialisé parce que l’idéal dont Martin Luther King était le porte flambeau était essentiel, nécessaire et fondamental.

C’est pour comprendre pleinement la substance du sujet de notre idée que nous avons évoqué cet exemple, certes extrême mais si symptomatique. Car il est question pour nous de développer le « rêve » que nous nourrissons pour notre pauvre pays le Tchad qui est englué dans une situation apparemment immuable, mais qui ne relève pas de la fatalité.
 
En cette année 2013, en 23 ans de sombre dictature, le Tchad n’est pas une République, ni un État dans l’acceptation moderne du terme, c’est juste un sultanat de coloration médiévale où ce qui constitue la norme dans tous les pays africains semble n’être qu’une curiosité.
Dans ce pays, c’est un clan qui est au pouvoir, avec au dessus de tous une famille nucléaire qui a tous les droits et tous les pouvoirs, surtout celui de vie et de mort sur tous les citoyens. Dans ce pays, personne n’est rien. Officier supérieur de l’armée, magistrat, avocat et même député peuvent être interpelés à tout moment et être expédiés ipso facto dans n’importe quelle prison sans aucun recours. Dans ce pays, on vous enlève en plein jour, on vous emmène pour une destination inconnue, et Pschitt! Vous disparaissez sans plus aucune trace. Votre famille va pleurer, vos amis vont hurler, la presse va s’époumoner, l’opinion internationale va ruer dans les brancards. Mais ça ne changera rien à votre sort. Vous vous serez volatilisé. Un point c’est tout!

Dans ce pays l’Administration n’est rien d’autre qu’une cascade de satrapies dans lesquelles des petits chefs  – omnipuissants chacun à son petit niveau –  n’en font qu’à leurs têtes au gré de leurs petits intérêts.

L’armée, cette armée dont on vante tant l’efficacité, n’est qu’une milice sans règles et sans éthique où tout est permis, et  dans laquelle le fils du chef de l’Etat, sans avoir jamais été dans la moindre école ou académie militaire, est général de division à l’âge de 29 ans avec moins de 6 ans de carrière. Il faut dire que son premier grade avait été … colonel.
Dans cette armée Tchadienne, vous pouvez être nommé général de brigade aujourd’hui par le chef de l’Etat sans avoir jamais été capitaine ou même seulement caporal, être rétrogradé six mois plus tard soldat de 2è classe,  et être propulsé 4 mois après général de division. C’est ça l’Armée tchadienne !

S’il faut aller dans la description exhaustive de l’état de décrépitude du Tchad, le décompte donne le vertige.

C’est ainsi que dans l’absolu, notre pays ressemble étrangement à l’Etat d’Haïti de papa Doc Duvalier où ce qui vous étonne aujourd’hui n’aura rien à voir avec ce qui surviendra deux jours plus tard; car c’est toujours le pire qui est à venir ! Et non le meilleur.

C’est pour cela que le premier objectif du MACT, dès que le régime Deby se trouvera en débandade, est de faire du Tchad… Lire la suite sur MACTCHAD
 
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